Théophile Gautier fait de Niobé le symbole de la mélancolie, thème particulièrement intéressant pour mes recherches sur le deuil.
"Sur un quartier de roche, un fantôme de marbre,
Le menton dans la main et le coude au genou,
Les pieds pris dans le sol, ainsi que des pieds d'arbre,
Pleure éternellement sans relever le cou.
Quel chagrin pèse donc sur ta tête abattue ?
À quel puits de douleurs tes yeux puisent-ils l'eau ?
Et que souffres-tu donc dans ton cœur de statue,
Pour que ton sein sculpté soulève ton manteau ?
Tes larmes, en tombant du coin de ta paupière,
Goutte à goutte, sans cesse et sur le même endroit,
Ont fait dans l'épaisseur de ta cuisse de pierre
Un creux où le bouvreuil trempe son aile et boit.
Ô symbole muet de l'humaine misère,
Niobé sans enfants, mère des sept douleurs,
Assise sur l'Athos ou bien sur le Calvaire,
Quel fleuve d'Amérique est plus grand que tes pleurs ?"
Cf. Th. G, Emaux et Camées
(Voir Ovide, Métamorphoses, Livre VI)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Tranquilité
"Une histoire nous est-elle encore destinée à l'avenir, chose tout autre que ce qui semble être tenu pour telle à présent : la mor...
-
"Le monde où nous vivons m'est apparu, dès l'enfance, comme une vaste énigme, à la fois terrifiante et superbe, que nous avons ...
-
« Toute espèce de polémique compromet par avance la tenue de la pensée. Le rôle de contradicteur n’est pas le rôle de la pensée. Car la pen...
-
"Une histoire nous est-elle encore destinée à l'avenir, chose tout autre que ce qui semble être tenu pour telle à présent : la mor...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire