vendredi 12 septembre 2008

Citation du jour

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers".
Charles Baudelaire
(1821-1867)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour! Heureuse de vous retrouver apr�s un petit bug informatique
Sur quel chemin avez-vous envie de nous entra�ner avec ces lignes de Baudelaire ? Panth�iste ? Ecolo ? M�ditatif ? ou autre ?... (c'est une question-provocation pos�e avec le sourire, juste parce que j'ai envie de vous lire))
Dominique

Anonyme a dit…

bonjour alkaly..
si les piliers sont vivants comment peuvent ils sortir de confuses paroles ?

Anonyme a dit…

Bonjour cher autre "anonyme",

pour ma part cela ne m'avait pas étonnée; cela n'arrive-t-il pas aussi aux vivants, malencontreusement, d'émettre parfois des paroles confuses ?

Dominique
anonymedominique@aol.com

Alkaly Cissé a dit…

"…où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles".
A en croire les Ecritures, la confusion des langues est chose aussi ancienne que l'humanité:
—"Or en voyageant de l'Orient, les hommes découvrirent une vallée…et y habitèrent".
Etant installés, ils décident de bâtir une Tour "dont le sommet touche le ciel".
Et les voilà qui célèbrent leur unité de langue et de pensée. Eh oui, tous parlaient la même langue! Une langue globale, uniforme donc : mais s'entend-on mieux quand on parle la même langue, quand on dit les mêmes choses ? Tout au plus a-t-on l'illusion de communiquer, mais communiquer est-ce se parler vraiment ?
Le résultat de cette langue commune, c'est la folie des grandeurs, celle de "bâtir", "faire" une tour aussi élevée que le ciel! Prouesse de la technique certes, mais pauvreté de l'esprit qui ne peut se réaliser que dans le "faire", au point d'être aveugle sur ses propres limites! Ce faire qui est finalement fermeture puisqu'il exclut toute différence, toute initiative individuelle, singulière.
"Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur la surface de la terre"
Aussi, dit le texte, Dieu voyant cela décide de les disperser.
Jusqu'ici ils "s'entendaient" dans leur langue de bois, c'était la pensée unique, comme il en existe en politique ou en religion, mais dispersés, délogés de leur tour ils vont être obligés de faire l'effort d'apprendre la langue de l'autre, réapprendre à parler.
La "confusion des langues" ici est une dynamique pour se re-tourner vers l'autre, l'Autre. En cela, la parole de l'homme sera toujours une confuse parole, symbole d'un deuil inachevé, celui de Babel.
Faut-il le déplorer ou s'en réjouir ? Je préfère, personnellement, m'en réjouir.

Anonyme a dit…

Merci pour cette exégèse vivifiante de Genèse 11 - je suis d'accord avec vous à 100 %

Dominique

Alkaly Cissé a dit…

Merci Anonyme/Dominique de préciser qu'il s'agit du récit de Genèse, chapitre 11, que j'avais oublié de mentionner.
La preuve sans doute que vous avez un rapport familier avec la Bible.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Alkaly

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