mardi 1 juillet 2014

C'est à lire

"Avant-propos
Cette étude se propose de dégager la mort comme thème essentiel de l'oeuvre de
Maurice Blanchot, lue comme une philosophie à part entière, 
et plus précisément comme une phénoménologie.

De Thomas l'obscur à L'Instant de ma mort, toute l'oeuvre de Blanchot décrit
l'expérience du mourir, la ressasse indéfiniment, conformément au mouvement même du
mourir qui toujours recommence et échoue sans cesse à mourir, comme si le mourir était, non
seulement le thème essentiel, mais la dynamique même de l'oeuvre de Maurice Blanchot.
Seule sa mort, en 2003, a pu mettre un terme à l’interminable.

La pensée du XXème siècle est marquée par deux grandes phénoménologies de la mort,
celle de Martin Heidegger et celle d’Emmanuel Levinas, mais il revient à Maurice Blanchot
de montrer que la dualité est, non point fortuite, mais fondée dans la chose même, dans la
duplicité de la mort possible et de la mort impossible, de la mort mienne et la plus propre, et
de la mort anonyme et impersonnelle, et de leur renversement de l’une à l’autre.

Cette étude se propose de dégager systématiquement les sources philosophiques de la
phénoménologique blanchotienne de la mort en insistant tout particulièrement sur son rapport
de ré-appropriation et de contestation de la pensée heideggerienne, Maurice Blanchot ne
substituant pas purement et simplement la mort impossible impersonnelle à la mort possible à
chaque fois mienne, mais interprétant cette dualité comme constituant l'essentielle duplicité de
la mort. 
La phénoménologie de Blanchot dépasse plusieurs apories de l'analyse
heideggerienne de l'être-envers-la-mort permettant ainsi de dégager l'événementialité de la
mort et de décrire le rapport à la mort d’autrui. 
Blanchot ouvre ainsi des possibilités prolongées dans l’herméneutique événementiale de Claude Romano et dans la psychiatrie existentielle d’Henri Maldiney."

Etienne Pinat, "Les deux morts de Maurice Blanchot. Une phénoménologie", préface par Jérôme de Gramont, éd. Zeta Books, 2014

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