samedi 19 juillet 2014

Françoise Dastur, La mort. Essai sur la finitude, PUF, 2007. C'est à lire…absolument!

PUFL'ouvrage

L'homme sait qu'il doit mourir et l'on s'accorde habituellement à voir dans ce savoir de sa propre mortalité un des caractères essentiels de l'humanité, à côté du langage, de la pensée et du rire.
Or les religions, les métaphysiques, la culture humaine tout entière se sont donné pour programme de vaincre la mort. Et la philosophie occidentale, de Platon à Hegel, a à son tour affirmé que c'est dans l'exercice même de la pensée que la mort et la finitude se voient surmontées.
On se propose ici, dans un premier temps, d'analyser ces tentatives métaphysiques, religieuses et philosophiques de déploiement d'un au-delà de la mort, pour entreprendre ensuite de montrer qu'il est pourtant possible d'entretenir un rapport à la mort qui ne soit ni une manière de « s'y apprivoiser », comme le dit Montaigne, ni une manière de l'esquiver.
C'est en prenant appui sur l'analyse de l'être pour la mort que propose Heidegger qu'on tente alors de faire apparaître qu'il existe un autre discours sur la mort qui exige comme sa condition de possibilité une libre assomption de la finitude de l'existence humaine.
Une telle conception de la finitude, qui n'est plus adossée à l'infinitude d'un être hors la mort et hors temps du divin, reconduit l'être humain à sa facticité originaire, c'est-à-dire à son caractère proprement terrestre, temporel et corporel. Une telle pensée de la mortalité comme finitude constitutive de l'ouverture au monde est en même temps une pensée de la naissance comme capacité finie d'avoir un monde, le mourir étant ici la condition du naître et la mort celle de la vie.
Ce qui nous est alors révélé, c'est que c'est dans la joie et le rire que, paradoxalement, nous entretenons le rapport le plus authentique à notre propre mortalité.
F. D

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