lundi 22 juin 2015

Contre-allées vient de paraître

Le n° 35|36 de la revue Contre-allées vient de paraître.

 Il contient des textes inédits de Joël Bastard, Rémi Checchetto, Sylvie Durbec, Alain Guillard, Jacques Josse, Jacques Moulin, Erwann Rougé, Jean Azarel, Catherine Bédarida, Anne Belin, Émilien Chesnot, Ghislaine Cuvellier, Armand Dupuy, Françoise Johnen, Barbara Le Moëne, Laurent Mourey, Brigitte Galbiati & Alban Rugosi.

Cécile Glasman et Matthieu Gosztola s’entretiennent ensuite avec les poètes Stéphane Bouquet, Christian Garaud, Cécile Guivarch, Christiane Veschambre, Béatrice Bonhomme, Aurélie Foglia, Sabine Huynh et Déborah Heissler.

Armelle Leclercq, Aurélien Perret, Emmanuel Flory et Cécile Glasman chroniquent enfin une vingtaine des livres et revues.

L’illustration de couverture est de Valérie Linder : http://www.valerielinder.fr/  


Ce numéro 35|36 est disponible, contre un chèque de la somme de 10 euros (franco de port) à l’ordre de « Association Contre-allées poétiques », à l’adresse suivante :

Revue & éditions Contre-allées
c/o Amandine Marembert et Romain Fustier
16 rue Mizault
03100 Montluçon


Vous pouvez en profiter pour visiter le blog de la revue & des éditions Contre-allées : http://contreallees.blogspot.fr

lundi 15 juin 2015

Albert Camus. Des êtres qui vous libèrent…

Plus je vieillis et plus je trouve qu'on ne peut vivre qu'avec les êtres qui vous libèrent et qui vous aiment d'une affection aussi légère à porter que forte à éprouver."

Albert Camus à René Char, Correspondance 1946-1959, Gallimard

mercredi 3 juin 2015

Les paradis sont perdus

Je relaie ici l'article de Raphaël Picon, paru dans Evangile et liberté, juin 2015, parce que je le trouve pertinent, interpellant. Chacun est libre d'y réagir comme ça lui vient, bien sûr :

"Les paradis sont perdus.
Et avec eux, nos assurances tranquilles, la permanence d’un état de grâce, celui de l’irréversibilité de nos liens aux autres, à l’univers et à Dieu. Cet éden de luxe, de calme et de volupté s’en est allé. Il s’est détaché de nous brutalement ou au gré du temps, sans que nous ne sachions réellement pourquoi. Cette sortie du paradis nous a expulsés du monde de l’insouciance.
Et nous devons maintenant faire avec. Faire avec la perte, inéluctable, celle des êtres chers, d’une santé de fer, des lendemains assurés pour l’éternité. Nous devons faire avec le désordre, celui des repères qui sont maintenant à jamais brouillés, des garanties qui n’en sont plus, le désordre d’une vie qui peut d’un coup basculer, s’effondrer. Oui, nous devons faire avec tous ces paradis perdus. Mais c’est peut-être de là, de cette acceptation sereine, que nous viendra le plus grand des secours. Certains, ceux qui y croient et qui ont les mots pour le dire, y déchiffreront la trace de Dieu qui, de manière clandestine, ensemence tout sur son passage. D’autres y verront la chance d’une belle étoile. Accepter sereinement la perte du paradis comme ultime secours ? Oui, car se confronter lucidement au monde tel qu’il est, c’est le connaître pour mieux lui faire face. Oui, car accepter que le paradis soit perdu, c’est renoncer à la prétention de le saisir, de s’y accrocher et de le retenir. C’est s’obliger alors à se mettre résolument à l’affût de tous ces signes d’amour qui, inépuisables, ne se livrent que par fragments, de ces fulgurances de bonheur qui nous saisissent si intensément qu’elles nous permettent de tenir debout. Les lecteurs des évangiles le savent : dans la nuit obscure il y aura toujours un poète, un ami, un prophète pour nous dire : mais non, relève-toi mon ami, la vie continue ! Il nous dira aussi : les paradis sont perdus, mais il tombera toujours de la table du banquet quelques miettes pour raviver en toi le goût de la vie, le désir des autres. Et ce sera alors cela, notre paradis."
Raphaël Picon
Professeur de théologie pratique
Institut Protestant de théologie, Paris.

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...