mardi 10 novembre 2015

Bachelard

Ce lundi 10 octobre a eu lieu le 1er séminaire de recherches de l’année 2015-2016 du Fonds Paul Ricœur, avec pour fil conducteur « L’imagination dans l’œuvre de Gaston Bachelard».Après un tour de table de présentation des sujets de recherche de chacun, le séminaire entre dans le vif du sujet du jour avec l’exposé de Rodolphe Calin, maître de conférence à l’Université Paul Valéry, Montpellier, sur "L’imagination créatrice, une lecture de Bachelard" (première partie). D’emblée, est soulignée l’importance de Bachelard pour Ricœur (cf. La métamorphose vive, Seuil, 1975), la place récurrente de l’imagination sémantique et herméneutique dans ses écrits (comme dans l’œuvre de Cassirer et celle de Castoriadis).
En bref, ce que j’ai retenu : chez Bachelard, il y a un dualisme du psychisme humain : d’un côté l'attrait pour la connaissance discursive (qui procède selon le discours logique), qui conduit à la science ; de l’autre un déploiement de la rêverie, de l'imagination, laquelle culmine vers la poésie. Qu'est-ce que l'imagination ? Selon Bachelard, c'est le processus par lequel nous créons, animons et/ou déformons les images ; l’image est la projection de la pensée dans les choses, ce qui lui permet de dire que l’imagination ne reproduit pas, mais est productrice, créatrice, elle déréalise le réel.
La pensée scientifique déréalise aussi le réel mais pour en faire des outils techniques, grâce à une construction mathématique. Dans la pensée scientifique, il y a une contestation du moi (le sujet intuitif, rêveur) par le non-moi (l’objet reproduit, l’outil).
L’imagination crée une relation directe, immédiate avec le phénomène, le non-moi devient mien dans l’imagination par la projection du moi dans le non-moi.
Auteur d'ouvrages de philosophie des sciences et d'ouvrages de critique littéraire,  Bachelard a cultivé toute sa vie la contradiction, le dualisme entre sciences et poésie. A suivre…

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 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...