mardi 3 mai 2022

Rêve ou réalité ?

Tout ce qui me reste comme souvenir de cette étrange rencontre c'est une trace…de dialogue, que j’essaie de restituer ici de mémoire.

Une figure féminine. Voix douce mais ferme 

- On se connaît à peine, mais tu n'a pas arrêté de dire "c'est ceci/ce n'est pas ceci"

- Pour toi, il n' y a pas de disjonction…

- En affirmant ou en infirmant, tu ne questionnes pas, tu t'immobilises, et s’éloigne en même temps toute promesse de rencontre entre nous…

- Tu voudrais que je questionne sans avoir jamais parlé ?

- Tu peux parler bien sûr, mais sans que tu t'attaches…

- Sans que je m'attache à quoi, à qui ?

Pour toute réponse, elle se leva, me fit un signe de la main, que j'interprétai après coup comme la seule trace sensible de notre brève et évanescente rencontre !

C'était un 1er mai

 "Il y a le destin, et tout ce qui ne tremble pas en lui n'est pas solide

(Vladimir Holan)

C'était un 1er mai

deux décennies 

déjà

sur le quai en larmes

avec les deux petites

nous suivions tordus de douleur

le train invisible t'emporter 

vers un ailleurs

de nous inconnu et suspect

mais dont tu nous disais 

qu'il était étoilé et que tu étais attendue

tu le disais sans emphase

pas pour nous consoler

mais peut-être juste nous donner 

à sentir l'invisible

tu es partie donc un 1er mai

non sans nous avoir dit

au revoir 

tendrement

profondément 

comme un gage que nos cœurs gelés

du moment par l'amour perdu

se remettront à nouveau

un jour à battre le rythme de la vie

dans tout le corps

 à aimer surtout.

merci à toi pour toujours

pour tant d'amour

au nom de nous trois

nous t'aimons

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...