Bonjour,
— Où est-il ?
— Est-ce qu’il est là ?
— Personne ne l’a vu ?
— Pourtant, il devait être ici ce matin !
De qui je parle, me demandez-vous ?
De Jésus, bien sûr !
Si je comprends bien, Noël c'est son anniversaire, non ?
Et l'on m’a dit que les tout -petits sont très fiers d'être ses invités!
Et tous les autres, alors ?
Ils sont aussi invités !
D'accord, mais le savent-ils ?
Il faut le leur demander, dites-vous ?
Ok!…
Vous ne le saviez pas ? On ne vous l’a pas dit ?
On vous l’a dit…, mais…, vous n’y croyiez pas, c'est ce que vous dites ?
Vous ne croyez pas à quoi ?
Que Jésus serait présent à son anniversaire ?
Ça vous est déjà arrivé, à vous, d’inviter vos amis à votre anniversaire et d’être absent de chez vous ?
Où est-il donc ? Dites-moi!
……IL EST ICI !
C'est vous qui le dites!
Mais "ici" où ?…
Bon, je comprends, vous ne désirez pas aller plus loin…
Revenons quand même à la question initiale:
—Où est-il ?
Les premiers qui ont posé cette question dans la Bible, si ma mémoire est bonne, ce sont les Mages !
On ne sait pas combien ils étaient ni comment ils s’appelaient, la Bible ne le dit pas, ça n’a pas d'importance.
L’important, c’est qu’ils viennent de loin : de l’Orient ! Ils cherchaient l’enfant qui venait de naître, et leur question exacte était, je crois :
— Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?"
Alors, ici, j’ai encore besoin de votre participation :
— à qui les Mages posent cette question impossible ?
Ah! oui, vous pensez à…
— à Hérode, bien sûr !
Or, Hérode était Roi de la Judée à l’époque !
Vous imaginez la gaffe des mages !
D'après le récit de l'enfance, ça a failli coûter la vie à l’enfant Jésus, Le Roi Hérode s’en prendra en effet à tous les enfants âgés de quelques jours à deux ans, pensant que Jésus serait dans le lot.
Voilà où mène la folie du pouvoir !
Les mages sont donc venus de loin, ils ne sont pas juifs, ils ont leur propre croyance, mais cela ne les a pas empêché de traverser des frontières géographiques et religieuses, à la recherche de la vérité.
Et ils finiront par la découvrir de manière inattendue, non dans les livres de philosophie ou de sciences, mais dans une humble crèche !
Le prophète Esaïe, qui écrivait huit siècles plus tôt, dit :
—"Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière; sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de la mort une lumière resplendit".
Partis de l'Orient, les mages arrivent à Jérusalem, et là ils ne posent qu'une seule question :
—Où est-il, celui qui vient de naître?
Voilà des savants qui cherchent la lumière! Faisons comme eux : allons à sa recherche ! N'oublions pas cependant qu'il est toujours déjà là, Celui que nous cherchons!
mardi 24 décembre 2013
vendredi 6 décembre 2013
Adieu Nelson Mandela, Homme de paix!
Hier soir en voiture, je reçois un SMS de l'une de mes filles, je me gare et lis : "Papa, Nelson Mandela est mort !". Je suis envahi par la tristesse, et en même temps je ressens une sorte de soulagement : La mort de Mandela est une grande perte pour sa famille, son peuple et pour l'humanité pour qui il restera un exemple en terme de courage et du don de soi pour la conquête de la dignité et la liberté des siens…, mais c'est aussi un soulagement pour tous ceux qui l'aiment de le savoir en paix désormais, libéré de ses souffrances et des contraintes médicales de ces derniers mois!
Les hommages, unanimes, en provenance des quatre coins du monde affluent, tous soulignent le courage et la détermination de cet homme qui a, de manière décisive, contribuer à mettre fin à l'un des systèmes d'asservissement les plus odieux inventé par l'homme, l'Apartheid!
Rendre hommage à l'action d'un homme ne suffit cependant pas, qu'adviendra-t-il de son message de paix et de courage pour œuvrer à construire ensemble un monde pacifié et réconcilié avec lui-même ?
"Parfois, il incombe à une génération de faire preuve de grandeur.
Vous pouvez être cette grande génération.
Laissez votre grandeur s'épanouir." (Nelson Mandela)
Les hommages, unanimes, en provenance des quatre coins du monde affluent, tous soulignent le courage et la détermination de cet homme qui a, de manière décisive, contribuer à mettre fin à l'un des systèmes d'asservissement les plus odieux inventé par l'homme, l'Apartheid!
Rendre hommage à l'action d'un homme ne suffit cependant pas, qu'adviendra-t-il de son message de paix et de courage pour œuvrer à construire ensemble un monde pacifié et réconcilié avec lui-même ?
"Parfois, il incombe à une génération de faire preuve de grandeur.
Vous pouvez être cette grande génération.
Laissez votre grandeur s'épanouir." (Nelson Mandela)
lundi 28 octobre 2013
Citation du jour
"Seule la joie nous permet de supporter et de connaître l'étendue de notre malheur. L'homme du malheur ne peut supporter le réel dans son entier. Il doit donc en partie se le cacher. La joie, cette force majeure, quasi mystique, nous garantit seule que nous puissions approuver l'existence. C'est cette approbation que la philosophie peut exprimer, tout en traquant les innombrables formes de refus de la réalité."
(Clément Rosset)
(Clément Rosset)
mardi 8 octobre 2013
Les journées du Fonds Ricoeur
L’INAVOUABLE POLITIQUE DE LA « COMMUNAUTE » LITTERAIRE ?
Lundi 14 octobre 2013
Depuis La communauté désoeuvrée, le philosophe Jean-Luc Nancy a souligné ce qu’il dit constituer,
entre la « passion politique » de l’écrivain Blanchot et sa propre réflexion, un « différend si sérieux
qu’il resta paradoxalement très peu apparent » : il « aurait touché […] au fond de la question
politique et même au fond de la question de l’« essence » de la « communauté » : car la version qu’en
donne Blanchot dans la Communauté inavouable n’est pas étrangère à ses convictions des années
30 », encore en lien avec une certaine théologie chrétienne de l’incarnation, justifiant la « passion »
comme politique, ou la politique comme « passion » - au sens équivoque de la « Passion » ?
Le fonds de l’affaire se joue toujours dans le rapport décisif qui est posé entre littérature et politique,
renvoyant à une scène originaire, ou de fondement, ou encore à un « extrême » humainement vrai que
l’on ne peut se défausser de « regarder sans voir ». Selon Blanchot, cet « extrême » est une
transcendance d’autant performative qu’elle est inavouable : ce serait dire que l’« essence » de la
communauté humaine ne prend corps politique que par l’écriture capable de cet inavouable ?
A quelques uns, nous répondrons, et avec lui, à cette invitation de Jean-Luc Nancy à considérer
comment il se trouve toujours une écriture de l’intrigue humaine première qui noue, dénoue cette
question de la transcendance en politique, que la Modernité révoque ou que la philosophie assume de
déconstruire inlassablement.
(Isabelle Ullern)
Matin (9h30-12h30) Modération I.Ullern
• La précipitation du désastre, Hannes OPELZ (Dublin)
• Réponse de Jean-Luc NANCY
• La tragédie qui reste. Le paradigme de la communauté tragique chez Georges Bataille et
Jean-Luc Nancy, Tommaso TUPPINI (Verone)
• Réponse de Jean-Luc NANCY
Après-midi (14h-17h) Modération O.Abel
• La voix inattendue de Sarah Kofman dans le débat, Isabelle ULLERN (Paris)
• Réponse de Jean-Luc NANCY
• Qu’en dirait un théologien inscrit dans la déconstruction du christianisme ?, Pierre Gisel
(Lausanne)
• Réponse de Jean-Luc NANCY
• Réponse à tous, Jean-Luc NANCY
Lieu : Amphithéâtre de la Faculté Protestante, 83 Bd Arago, 75014, Métro : Denfert.
Renseignements et inscriptions, secrétariat de la Faculté, Tél. 0143316164, secretariat@iptheologie.fr
jeudi 26 septembre 2013
Lire Serge Meitinger
"Il n'y a pas un point où l'on puisse fixer ses propres limites de manière à dire: jusque-là c'est moi!" (Plotin)
"Notre impossible origine (personnelle, familiale, nationale), c'est Eros et Thanatos ! Se pencher sur ce sans-fond c'est en effet tenir les deux à la fois, être tenu par les deux, faire de l'abîme le lieu de notre émergence, de notre potentiel naufrage comme de notre résurgence.
Nous ne pouvons échapper à la question de notre identité originelle et nous ne pouvons y répondre exactement car l'origine n'est ni un point ni un territoire ou un terroir bien circonscrit ni une collection de qualités positives dont on pourrait dresser la liste puis l'authentifier d'un sceau personnel, familial, ethnique ou national.
L'origine reste béance, déchirure et mystère, un manque avéré et parfois désespéré dont il vaut mieux faire le deuil…"
Serge Meitinger, Littérature et origine, in La Revue des Ressources, 30 avril 2004
"Notre impossible origine (personnelle, familiale, nationale), c'est Eros et Thanatos ! Se pencher sur ce sans-fond c'est en effet tenir les deux à la fois, être tenu par les deux, faire de l'abîme le lieu de notre émergence, de notre potentiel naufrage comme de notre résurgence.
Nous ne pouvons échapper à la question de notre identité originelle et nous ne pouvons y répondre exactement car l'origine n'est ni un point ni un territoire ou un terroir bien circonscrit ni une collection de qualités positives dont on pourrait dresser la liste puis l'authentifier d'un sceau personnel, familial, ethnique ou national.
L'origine reste béance, déchirure et mystère, un manque avéré et parfois désespéré dont il vaut mieux faire le deuil…"
Serge Meitinger, Littérature et origine, in La Revue des Ressources, 30 avril 2004
vendredi 13 septembre 2013
Jazz à La Villette
Si vous aimez le jazz, alors dépêchez-vous, le festival de jazz à la Villette bat son plein… Attention! vous avez juste quelques jours…
Surtout…, surtout ne loupez pas Kenny Garrett Quartet, sinon vous allez trop le regretter!
C'est ce samedi, à la Grande Halle!
Surtout…, surtout ne loupez pas Kenny Garrett Quartet, sinon vous allez trop le regretter!
C'est ce samedi, à la Grande Halle!
mercredi 28 août 2013
Il y a 50 ans: Martin Luther King.
"Au début du boycottage des autobus à Montgomery en Alabama, nous avions organisé un pool volontaire de voitures pour conduire les gens à leur travail et les en ramener. Pendant onze longs mois, ce système fonctionna étonnamment bien. Le maire Gayle donna alors au département juridique de la ville instruction de mettre en branle les dispositions qui paraîtraient aptes à mettre fin aux opérations du pool de voitures ou à tout système de transport issu du boycottage des autobus. Une audience fut fixée au mardi 13 novembre 1956.
A notre réunion de masse hebdomadaire, qui avait été prévue pour le soir avant l'audience, j'eus la responsabilité d'avertir les gens que le pool de transport serait probablement interdit. Je savais qu'ils avaient volontairement accepté de souffrir pendant près de onze mois, mais pouvais-je leur demander maintenant d'aller à leur travail et d'en revenir à pieds ? Et sinon, serions-nous forcés d'admettre que notre protestation avait échoué ? Pour la première fois, je tremblai de paraître devant eux.
Lorsque vint le soir, je rassemblai assez de courage pour leur dire la vérité. J'essayai cependant de conclure sur une note d'espoir. "Durant tous ces mois, leur dis-je, nous avons agi en croyant hardiment que Dieu est avec nous dans notre lutte. Les multiples expériences des jours passés ont justifié cette foi de façon merveilleuse. Ce soir, nous devons croire qu'une voie s'ouvrira là où il n' y en a pas." Mais je pus sentir le vent froid du pessimisme passer sur l'auditoire. La lumière de l'espoir était sur le point de s'éteindre et le flambeau de la foi vacillait.
Quelques heures plus tard, devant le juge Carter, la ville soutint que nous dirigions sans autorisation une "entreprise privée". Nos avocats firent brillamment valoir que le pool de voitures était un plan d'entraide volontaire organisé comme service gratuit par les Eglises noires. Il fut cependant vite évident que le juge Carter rendrait son jugement en faveur de la ville.
A midi, durant une brève interruption, je remarquai une agitation inhabituelle dans la salle du tribunal. Le maire Gayle fut appelé dans l'arrière-salle. Plusieurs journalistes entraient et sortaient de cette salle avec excitation. Soudain l'un d'eux vint vers la table où, en ma qualité d'inculpé principal, j'étais assis avec les avocats. "Voici la décision que vous attendiez, me dit-il. Lisez cette mise en liberté."
Plein d'anxiété et d'espoir, je lus ces mots : "A l'unanimité la Cour Suprême des Etats-Unis a aujourd'hui déclaré inconstitutionnelle la ségrégation dans les autobus à Montgomery en Alabama." Mon cœur bondit, dans une joie inexprimable. L'heure la plus sombre de notre lutte était devenue la première heure de la victoire. Dans le fond du tribunal, quelqu'un cria : "Le Dieu tout-puissant a parlé de Washington !"
L'aube viendra. Désappointement, tristesse et désespoir sont nés à minuit, mais le matin vient ensuite. "Le soir arrivent les pleurs, dit le psalmiste, et le matin l'allégresse." Cette foi disperse les assemblées de désespérés et apporte une lumière nouvelle dans les sombres recoins du pessimisme."
Martin Luther King, La force d'aimer, éditions Casterman, 1964, pp.86-87
A notre réunion de masse hebdomadaire, qui avait été prévue pour le soir avant l'audience, j'eus la responsabilité d'avertir les gens que le pool de transport serait probablement interdit. Je savais qu'ils avaient volontairement accepté de souffrir pendant près de onze mois, mais pouvais-je leur demander maintenant d'aller à leur travail et d'en revenir à pieds ? Et sinon, serions-nous forcés d'admettre que notre protestation avait échoué ? Pour la première fois, je tremblai de paraître devant eux.
Lorsque vint le soir, je rassemblai assez de courage pour leur dire la vérité. J'essayai cependant de conclure sur une note d'espoir. "Durant tous ces mois, leur dis-je, nous avons agi en croyant hardiment que Dieu est avec nous dans notre lutte. Les multiples expériences des jours passés ont justifié cette foi de façon merveilleuse. Ce soir, nous devons croire qu'une voie s'ouvrira là où il n' y en a pas." Mais je pus sentir le vent froid du pessimisme passer sur l'auditoire. La lumière de l'espoir était sur le point de s'éteindre et le flambeau de la foi vacillait.
Quelques heures plus tard, devant le juge Carter, la ville soutint que nous dirigions sans autorisation une "entreprise privée". Nos avocats firent brillamment valoir que le pool de voitures était un plan d'entraide volontaire organisé comme service gratuit par les Eglises noires. Il fut cependant vite évident que le juge Carter rendrait son jugement en faveur de la ville.
A midi, durant une brève interruption, je remarquai une agitation inhabituelle dans la salle du tribunal. Le maire Gayle fut appelé dans l'arrière-salle. Plusieurs journalistes entraient et sortaient de cette salle avec excitation. Soudain l'un d'eux vint vers la table où, en ma qualité d'inculpé principal, j'étais assis avec les avocats. "Voici la décision que vous attendiez, me dit-il. Lisez cette mise en liberté."
Plein d'anxiété et d'espoir, je lus ces mots : "A l'unanimité la Cour Suprême des Etats-Unis a aujourd'hui déclaré inconstitutionnelle la ségrégation dans les autobus à Montgomery en Alabama." Mon cœur bondit, dans une joie inexprimable. L'heure la plus sombre de notre lutte était devenue la première heure de la victoire. Dans le fond du tribunal, quelqu'un cria : "Le Dieu tout-puissant a parlé de Washington !"
L'aube viendra. Désappointement, tristesse et désespoir sont nés à minuit, mais le matin vient ensuite. "Le soir arrivent les pleurs, dit le psalmiste, et le matin l'allégresse." Cette foi disperse les assemblées de désespérés et apporte une lumière nouvelle dans les sombres recoins du pessimisme."
Martin Luther King, La force d'aimer, éditions Casterman, 1964, pp.86-87
vendredi 16 août 2013
L'utilité de l'Inutile
Il n'a l'air de rien, format minimaliste, couverture rouge—apparemment juste un simple manifeste—, et pourtant L'utilité de l'Inutile peut figurer parmi les ouvrages importants publiés ces derniers temps!
Ouvrir ce livre, c'est entreprendre un voyage inédit et riche en compagnie de grands penseurs, philosophes et écrivains—tous, chacun à sa façon, montrent "comment l'obsession de posséder et le culte de l'utilité finissent par dessécher l'esprit…"
La seconde partie de l'ouvrage adjoint un essai "brillant" d'Abraham Flexner, traduit pour la première fois en français.
Je vous laisse avec cette citation d'Eugène Ionesco—parmi plusieurs autres réflexions contenues dans ce précieux ouvrage de Nuccio Ordine:
"Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l'air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l'avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c'est pareil. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile ; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c'est l'utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l'utilité de l'inutile, l'inutilité de l'utile, on ne comprend pas l'art ; et un pays où on ne comprend pas l'art est un pays d'esclaves ou de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit ; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine."
Nuccio Ordine —Abraham Flexer— L'Utilité de l'inutile, éditions Les Belles Lettres, 2013
Ouvrir ce livre, c'est entreprendre un voyage inédit et riche en compagnie de grands penseurs, philosophes et écrivains—tous, chacun à sa façon, montrent "comment l'obsession de posséder et le culte de l'utilité finissent par dessécher l'esprit…"
La seconde partie de l'ouvrage adjoint un essai "brillant" d'Abraham Flexner, traduit pour la première fois en français.
Je vous laisse avec cette citation d'Eugène Ionesco—parmi plusieurs autres réflexions contenues dans ce précieux ouvrage de Nuccio Ordine:
"Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l'air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l'avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c'est pareil. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile ; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c'est l'utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l'utilité de l'inutile, l'inutilité de l'utile, on ne comprend pas l'art ; et un pays où on ne comprend pas l'art est un pays d'esclaves ou de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit ; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine."
Nuccio Ordine —Abraham Flexer— L'Utilité de l'inutile, éditions Les Belles Lettres, 2013
jeudi 11 juillet 2013
Citation du jour
"—Cela signifie-t-il que lorsque je pense à un manque,
je dois l'appeler présence ?
—C'est ça, et souhaite la bienvenue à chaque manque.
Fais-lui bon accueil."
Erri de Luca
je dois l'appeler présence ?
—C'est ça, et souhaite la bienvenue à chaque manque.
Fais-lui bon accueil."
Erri de Luca
jeudi 30 mai 2013
Citation du jour
"La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre :
et jamais elle ne peut être apprise pleinement"
Nietzsche , Humain, trop humain
et jamais elle ne peut être apprise pleinement"
Nietzsche , Humain, trop humain
lundi 20 mai 2013
Pentecôte en chœur parlé
Abdou : Essayons de comprendre…
Pauline : comprendre ce qu'il leur arrive.
Abdou : pourquoi ne sortent-ils pas à la lumière ?
Pauline : pourquoi fuient-ils le jour ?
Abdou : pourquoi ne communiquent-ils pas avec l'extérieur après l'expérience extraordinaire qu'ils viennent de vivre ?
Pauline : En effet, après le traumatisme de la crucifixion, on aurait pensé que Pâques allait les libérer définitivement.
Abdou : Mais l'Ascension, paradoxalement, est venue gâcher la fête : ils auraient voulu retenir Jésus, le garder, comme on garde un bien précieux…
Pauline : …mais comment retenir, comment échapper à l'expérience de la perte…?
Abdou : L'intolérable …de l'absence !
Pauline : Les apôtres et les quelques femmes avec eux, dont Marie (la mère de Jésus), vivent un sale temps, un temps de confusion, un temps intermédiaire, entre le vide total et l'espérance.
Abdou : Entre le jeudi de l'Ascension et le dimanche de Pentecôte, il se passe exactement 10 jours ! 10 jours ce n'est rien, quand tout va bien, mais comme ça paraît interminable quand on attend sans avoir la preuve que la promesse sera tenue!
Pauline : Et quelle promesse!
— "Au cours d'un repas avec eux, écrit l'auteur des Actes des Apôtres, il (le Christ) leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre la promesse du Père, celle, dit-il, que vous avez entendue de ma bouche : Jean a bien donné le baptême d'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours".
Abdou : Au passage, nous apprenons une chose surprenante: le baptême d'eau ne suffit pas pour la mission qui attend les apôtres, il leur faut un autre baptême, une autre plongée, non plus dans l'eau, mais dans le feu de l'action de l'Esprit Saint !
Pauline : Ils vont alors se mettre à penser et à parler dans une autre langue, la langue de la vérité, si bien que chacun les entendra comme s'ils parlaient sa propre langue ! L'élan de l'Esprit fait sa traversée.
Abdou : Fini le doute, finie la peur: on les verra sortir joyeusement de leur cachette et aller au devant de la foule avec cette nouvelle inouïe:
Pauline : Le Crucifié est vivant ! les forces du mal sont à terre malgré leurs tapages et leurs démonstrations d'intimidation !
Abdou : Oui, mais…, en attendant, entre le jeudi de l'Ascension et le dimanche de Pentecôte, c'est plutôt du noir qu'ils broient, ces pauvres disciples!
Pauline : Nous n'aimons pas cet entre-deux dans nos vies, moment redoutable où nous sommes soudain seul (e) face à nous-même, devant notre vérité du moment…
Abdou : …malgré la présence et le soutien des autres, rien ni de l'intérieur ni de l'extérieur ne semble assez solide ou signifiant pour nous sortir du sentiment de vide qui nous enserre…
Pauline : …ces moments d'incertitude, où la volonté même est mise en échec…, sont source d'angoisse. Or, l'angoisse, au contraire de la peur, est sans objet…, d'où sa force de paralysie…
Abdou : …l'angoisse est générée par nos représentations, par l'imagination…, mais l'imagination déforme souvent sinon toujours la réalité…
Pauline : Pour conjurer cet état d'esprit contreproductif qui les fait tourner en rond, les apôtres et les autres disciples, dont la mère de Jésus, vont être amenés à prendre une décision de la plus haute importance…
Abdou:… la seule qui vaille dans leur situation traumatique : non pas faire appel à une cellule psychologique de soutien, mais se mettre à genoux : prier !
Pauline : Alors, ça devient tout d'un coup intéressant pour le lecteur aussi: privés de lumière et de certitude, les disciples ont recours à ce qu'ils ont déjà vu faire à plusieurs reprises par leur Maître, dans ses propres moments de solitude et de lutte intérieure : la prière !
Abdou : Ils vont puiser au fond d'eux-mêmes ce qu'ils n'ont pas et qu'ils ne peuvent que recevoir : la force de tenir, d'espérer et de croire!
Pauline : Ça nous parle, non ?
Abdou : Prier! Se recueillir un moment, dans un lieu tranquille, sans projet, juste être là …devant soi, devant Dieu!
Pauline : Plus tard, certains parmi le peuple, en les entendant et les observant, ne pouvant expliquer la métamorphose soudaine des apôtres, se moqueront d'eux en disant: "ils sont pleins de vin doux!".
Abdou : Mais, ces ricaneurs ont tout faux: non, les disciples n'ont pas bu, non, ils ne sont pas saouls…, ils viennent de prier, tout simplement ! Non, ils ne sont pas ivres, mais remplis du Souffle venu du fond de l'Etre!
Pauline : Ce qui met les disciples dans cet état paradoxal, à la fois d'allégresse, et en même temps de grande lucidité, ce qui leur permet d'être entendus et compris des autres, c'est Pentecôte, c'est l'effusion du Souffle de vie, une pluie de feu qui brûle l'inertie et libère l'énergie créatrice!
Abdou : Alors, —comme disait une amie — "Ouste! De l'air…! Dehors! On vous attend!"
Pauline : Les voilà donc qui se lèvent, joyeusement, sortent de leur refuge pour aller vers la multitude assemblée dehors, alertée par le vacarme !!!
Abdou : C’est souvent à l’heure où l'on ne s’y attend plus, ou pas encore, que les doutes sont emportés comme la balle est emportée par le vent.
Pauline : Et l’on se trouve debout devant les autres, avec une audace incroyable et tranquille pour rendre témoignage du Vivant!
Abdou : Pentecôte! Le Souffle brûlant qui nous bouscule, nous met en mouvement, nous appelle au partage…
Pauline : L'air venu d'ailleurs qui nous donne envie d’étreindre le monde.
Malgré…sa dureté et sa violence.
(lire Actes des Apôtres chapitre 1, versets 4-8 ; chapitre 2, versets 1-13)
lundi 6 mai 2013
Les journées du Fonds Ricœur
L’HÉRITAGE KANTIEN DE RICOEUR POUR LA PHILOSOPHIE DE LA RELIGION :
UNE HERMÉNEUTIQUE DE L’ESPÉRANCE ?
Il s’agit d’examiner la fécondité exceptionnelle de la Religion dans les limites de la simple raison de Kant pour la construction ricoeurienne de son herméneutique de la religion, en particulier pour le développement du thème de l’espérance. L’influence du texte kantien se manifeste en effet à la fois par des thématiques communes à la Religion et à la pensée ricoeurienne (le mal, la liberté déchue, la régénération morale), d’une part, et par la manière dont les deux philosophes consacrent la philosophie des limites par opposition à toute philosophie du Système, d’autre part. La question qui se pose dès lors, est celle de l’efficacité d’une liberté selon l’espérance pour le passage de l’homme faillible à l’homme capable.
Lundi 13 mai 2013
de 9h30 à 17h
Organisée par Eléonore Dispersyn (Fonds Ricœur, IPT)
Matin (9h30-12h00)
Ouverture : Eléonore Dispersyn
Jean Greisch (Fonds Ricoeur, Institut catholique de Paris)
Titre à déterminer
Jérôme Porée (Fonds Ricoeur, Université de Rennes 1)
L’espérance en philosophie
Discussion
Après-midi (14h-17h)
Antoine Grandjean (Université de Nantes)
La Grâce de la liberté
Claudia Serban (Fondation Thiers)
Vouloir et pouvoir : Kant et Ricoeur face au problème de la grâce
Raphaël Ehrsam (Fondation Thiers)
L’herméneutique ricoeurienne de la religion : avec ou contre Kant ?
Discussion
Lieu : Amphithéâtre de la Faculté Protestante, 83 Bd Arago, 75014, Métro : Denfert. Renseignements et inscriptions, secrétariat de la Faculté, Tél. 0143316164, secretariat@iptheologie.fr
vendredi 29 mars 2013
Ce vendredi dit "saint"
Y a-t-il encore quelque chose à dire, à penser, à méditer, à croire ce vendredi ?
La Passion du Christ, visitée et re-visitée, nous est offerte comme chaque année à la même période sur les écrans, dans les vitrines, sur les étagères de librairie… On ne voit, on ne parle que de ça !
Mais « ça » qu’est-ce que c’est ?
Une curiosité ? Un phantasme ? Ou une personne « dans le couloir de la mort » ?
« ça » qu’est-ce que c’est ?
La Croix comme chemin de violence, de mort ? Ou comme chemin de vie ? comme lieu de sens à creuser, à méditer pour soi ?
Mais la violence a-t-elle un sens ?
Quel sens peut avoir la mort d’un clochard dans nos rues? Quel sens peut avoir l'acte de Mérah qui tue à l'aveuglette, soldats et enfants, avant d'être tué à son tour?
La guerre en Syrie, en Afganistan, au Mali…, a-t-il un sens ? Le conflit sans fin entre Palestiniens et Israéliens a-t-il un sens?
Les tueries quotidiennes ici et ailleurs, des massacres d'innocents de par le monde…, est-ce que tout « ça » a un sens ? tous ces morts, toute cette violence ?
Ce trop plein de vies sacrifiées, perdues pour rien, ces scènes inhumaines ne sont-elles pas devenues humaines, trop humaines? C'est-à-dire ici, banales!
Et pourtant, il y a du sang ! et pourtant quelqu’un souffre, titube, tombe sur son chemin de croix, le Christ tombe chaque jour, le visage contre terre,…ne lui restant « …ni apparence, ni éclat…, précise le prophète, méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur habitué à la souffrance, semblable à celui devant qui l’on se voile la face… il a été emporté par la violence… » (Esaïe, chap. 53).
Ces scènes de violence ne reflètent-elles pas la banalité de notre quotidien ?
Le poids de l’image ou des images sur les supports médiatiques crève tellement les yeux que le spectateur saturé, aveuglé, ne sait plus faire la distinction ou le lien entre le virtuel et le réel et ce à quoi le réel nous renvoie !
Comment aller au-delà de l’image ?
mardi 19 mars 2013
Poésie
"Ecrire, c’est partir.
Devoir partir. Se faire déloger, expulser par un terrier de signes qui creusent au secret du corps.
Ecrire, c’est revenir.
Vouloir revenir. Jusqu’au pays manquant. Celui de l’origine. Celui qu’on soupçonne dans le terreau des mots.
Ecrire, c’est cette inquiétude entre deux rives."
Françoise Ascal
vendredi 8 mars 2013
Le printemps des poètes
Le printemps arrive à grand pas... Et le printemps des poètes aussi !
Le printemps des poètes est une manifestation nationale et internationale organisée tous les ans au mois de mars, qui réunit de multiples acteurs en France et à l'étranger pour faire connaître la poésie sous toutes les formes et sur tous les supports.
Depuis deux ans, Agora et son cercle de lecteurs participent à l'évènement.
Cette année, nous avons le plaisir d'inviter la poétesse
Christiane Veschambre
qui viendra à notre rencontre le jeudi 14 mars à 19h au Petit angle
1 rue Président Carnot
38000 Grenoble
et le vendredi 15 mars
Lectures et rencontre à 19h30 à La Librairie Nouvelle
20, rue Dode
38500 Voiron
Christiane Veschambre
Christiane Veschambre a publié une dizaine de livres, en particulier à Cheyne et au Préau des collines. De nombreux textes sont parus en revue et en anthologies.
Bien qu'elle écrive la plupart du temps en prose, la nature de ses textes la classe parmi les poètes et c'est en tant que telle qu'elle est très souvent conviée à donner des lectures.
Elle anime des ateliers d'écriture, en milieu scolaire, universitaire, également dans le cadre des activités de la Scène Nationale d’Evreux – et aussi hors institution.
Elle a reçu le Prix des Explorateurs (décerné par des collègiens) en 2009 pour Robert et Joséphine paru en 2008 au Préau des collines.
Quelques titres de ses livres :
Le Lais de la traverse (éditions des Femmes)
Passagères (éditions Ubacs)
Les Mots pauvres (Cheyne éditeur)
La maison de terre (éditions Le préau des collines)
Robert & Joséphine (Cheyne éditeur)
Après chaque page (éditions Le préau des collines)
Pour plus d'informations, voir: http://agora-pec.over-blog.com
mercredi 27 février 2013
La poésie en marche
A l'écoute d'Orphée
Samedi 16 mars de 10h à 17h, à la Sorbonne
Amphi Guizot—1 rue Victor Cousin Paris 5è
Colloque proposé par La GRADIVA
dirigé par Fabrice Midal
Avec les poètes et philosophes:
Fabrice Midal, Jean-Pierre Siméon,
Zéno Bianu, André Velter, Yves Di Manno,
Vincent Delecroix
Et le comédien: Denis Lavant,
parrain de la 15è édition.
Nombre de places limité
Inscription obligatoire La Gradiva:
06 85 66 31 02
lagradiva-librairie@wanadoo.fr
Samedi 16 mars de 10h à 17h, à la Sorbonne
Amphi Guizot—1 rue Victor Cousin Paris 5è
Colloque proposé par La GRADIVA
dirigé par Fabrice Midal
Avec les poètes et philosophes:
Fabrice Midal, Jean-Pierre Siméon,
Zéno Bianu, André Velter, Yves Di Manno,
Vincent Delecroix
Et le comédien: Denis Lavant,
parrain de la 15è édition.
Nombre de places limité
Inscription obligatoire La Gradiva:
06 85 66 31 02
lagradiva-librairie@wanadoo.fr
lundi 18 février 2013
2013: année Paul Ricœur!
Une Expo-hommage le 27 février: "Paul Ricœur: la traversée du siècle", à l'Institut Protestant de Théologie, Paris,
Organisée par les amis du Fonds Ricœur
—Publication au seuil de "Paul Ricœur: penser la mémoire"
—Présentation des archives Ricœur
—Annonce des colloques de novembre et des publications à venir.
Pour plus d'infos: www.fondsricoeur.fr
jeudi 10 janvier 2013
Citation du jour
"Où puis-je être chez moi ?
C'est cela que j'ai cherché le plus longtemps,
cette recherche est restée ma constante épreuve"
Friedrich Nietzsche, Fragments posthumes, Automne 1884-automne 1885, Gallimard, 1982, p.77
C'est cela que j'ai cherché le plus longtemps,
cette recherche est restée ma constante épreuve"
Friedrich Nietzsche, Fragments posthumes, Automne 1884-automne 1885, Gallimard, 1982, p.77
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