Y a-t-il encore quelque chose à dire, à penser, à méditer, à croire ce vendredi ?
La Passion du Christ, visitée et re-visitée, nous est offerte comme chaque année à la même période sur les écrans, dans les vitrines, sur les étagères de librairie… On ne voit, on ne parle que de ça !
Mais « ça » qu’est-ce que c’est ?
Une curiosité ? Un phantasme ? Ou une personne « dans le couloir de la mort » ?
« ça » qu’est-ce que c’est ?
La Croix comme chemin de violence, de mort ? Ou comme chemin de vie ? comme lieu de sens à creuser, à méditer pour soi ?
Mais la violence a-t-elle un sens ?
Quel sens peut avoir la mort d’un clochard dans nos rues? Quel sens peut avoir l'acte de Mérah qui tue à l'aveuglette, soldats et enfants, avant d'être tué à son tour?
La guerre en Syrie, en Afganistan, au Mali…, a-t-il un sens ? Le conflit sans fin entre Palestiniens et Israéliens a-t-il un sens?
Les tueries quotidiennes ici et ailleurs, des massacres d'innocents de par le monde…, est-ce que tout « ça » a un sens ? tous ces morts, toute cette violence ?
Ce trop plein de vies sacrifiées, perdues pour rien, ces scènes inhumaines ne sont-elles pas devenues humaines, trop humaines? C'est-à-dire ici, banales!
Et pourtant, il y a du sang ! et pourtant quelqu’un souffre, titube, tombe sur son chemin de croix, le Christ tombe chaque jour, le visage contre terre,…ne lui restant « …ni apparence, ni éclat…, précise le prophète, méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur habitué à la souffrance, semblable à celui devant qui l’on se voile la face… il a été emporté par la violence… » (Esaïe, chap. 53).
Ces scènes de violence ne reflètent-elles pas la banalité de notre quotidien ?
Le poids de l’image ou des images sur les supports médiatiques crève tellement les yeux que le spectateur saturé, aveuglé, ne sait plus faire la distinction ou le lien entre le virtuel et le réel et ce à quoi le réel nous renvoie !
Comment aller au-delà de l’image ?
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