"La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre :
et jamais elle ne peut être apprise pleinement"
Nietzsche , Humain, trop humain
jeudi 30 mai 2013
lundi 20 mai 2013
Pentecôte en chœur parlé
Abdou : Essayons de comprendre…
Pauline : comprendre ce qu'il leur arrive.
Abdou : pourquoi ne sortent-ils pas à la lumière ?
Pauline : pourquoi fuient-ils le jour ?
Abdou : pourquoi ne communiquent-ils pas avec l'extérieur après l'expérience extraordinaire qu'ils viennent de vivre ?
Pauline : En effet, après le traumatisme de la crucifixion, on aurait pensé que Pâques allait les libérer définitivement.
Abdou : Mais l'Ascension, paradoxalement, est venue gâcher la fête : ils auraient voulu retenir Jésus, le garder, comme on garde un bien précieux…
Pauline : …mais comment retenir, comment échapper à l'expérience de la perte…?
Abdou : L'intolérable …de l'absence !
Pauline : Les apôtres et les quelques femmes avec eux, dont Marie (la mère de Jésus), vivent un sale temps, un temps de confusion, un temps intermédiaire, entre le vide total et l'espérance.
Abdou : Entre le jeudi de l'Ascension et le dimanche de Pentecôte, il se passe exactement 10 jours ! 10 jours ce n'est rien, quand tout va bien, mais comme ça paraît interminable quand on attend sans avoir la preuve que la promesse sera tenue!
Pauline : Et quelle promesse!
— "Au cours d'un repas avec eux, écrit l'auteur des Actes des Apôtres, il (le Christ) leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre la promesse du Père, celle, dit-il, que vous avez entendue de ma bouche : Jean a bien donné le baptême d'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours".
Abdou : Au passage, nous apprenons une chose surprenante: le baptême d'eau ne suffit pas pour la mission qui attend les apôtres, il leur faut un autre baptême, une autre plongée, non plus dans l'eau, mais dans le feu de l'action de l'Esprit Saint !
Pauline : Ils vont alors se mettre à penser et à parler dans une autre langue, la langue de la vérité, si bien que chacun les entendra comme s'ils parlaient sa propre langue ! L'élan de l'Esprit fait sa traversée.
Abdou : Fini le doute, finie la peur: on les verra sortir joyeusement de leur cachette et aller au devant de la foule avec cette nouvelle inouïe:
Pauline : Le Crucifié est vivant ! les forces du mal sont à terre malgré leurs tapages et leurs démonstrations d'intimidation !
Abdou : Oui, mais…, en attendant, entre le jeudi de l'Ascension et le dimanche de Pentecôte, c'est plutôt du noir qu'ils broient, ces pauvres disciples!
Pauline : Nous n'aimons pas cet entre-deux dans nos vies, moment redoutable où nous sommes soudain seul (e) face à nous-même, devant notre vérité du moment…
Abdou : …malgré la présence et le soutien des autres, rien ni de l'intérieur ni de l'extérieur ne semble assez solide ou signifiant pour nous sortir du sentiment de vide qui nous enserre…
Pauline : …ces moments d'incertitude, où la volonté même est mise en échec…, sont source d'angoisse. Or, l'angoisse, au contraire de la peur, est sans objet…, d'où sa force de paralysie…
Abdou : …l'angoisse est générée par nos représentations, par l'imagination…, mais l'imagination déforme souvent sinon toujours la réalité…
Pauline : Pour conjurer cet état d'esprit contreproductif qui les fait tourner en rond, les apôtres et les autres disciples, dont la mère de Jésus, vont être amenés à prendre une décision de la plus haute importance…
Abdou:… la seule qui vaille dans leur situation traumatique : non pas faire appel à une cellule psychologique de soutien, mais se mettre à genoux : prier !
Pauline : Alors, ça devient tout d'un coup intéressant pour le lecteur aussi: privés de lumière et de certitude, les disciples ont recours à ce qu'ils ont déjà vu faire à plusieurs reprises par leur Maître, dans ses propres moments de solitude et de lutte intérieure : la prière !
Abdou : Ils vont puiser au fond d'eux-mêmes ce qu'ils n'ont pas et qu'ils ne peuvent que recevoir : la force de tenir, d'espérer et de croire!
Pauline : Ça nous parle, non ?
Abdou : Prier! Se recueillir un moment, dans un lieu tranquille, sans projet, juste être là …devant soi, devant Dieu!
Pauline : Plus tard, certains parmi le peuple, en les entendant et les observant, ne pouvant expliquer la métamorphose soudaine des apôtres, se moqueront d'eux en disant: "ils sont pleins de vin doux!".
Abdou : Mais, ces ricaneurs ont tout faux: non, les disciples n'ont pas bu, non, ils ne sont pas saouls…, ils viennent de prier, tout simplement ! Non, ils ne sont pas ivres, mais remplis du Souffle venu du fond de l'Etre!
Pauline : Ce qui met les disciples dans cet état paradoxal, à la fois d'allégresse, et en même temps de grande lucidité, ce qui leur permet d'être entendus et compris des autres, c'est Pentecôte, c'est l'effusion du Souffle de vie, une pluie de feu qui brûle l'inertie et libère l'énergie créatrice!
Abdou : Alors, —comme disait une amie — "Ouste! De l'air…! Dehors! On vous attend!"
Pauline : Les voilà donc qui se lèvent, joyeusement, sortent de leur refuge pour aller vers la multitude assemblée dehors, alertée par le vacarme !!!
Abdou : C’est souvent à l’heure où l'on ne s’y attend plus, ou pas encore, que les doutes sont emportés comme la balle est emportée par le vent.
Pauline : Et l’on se trouve debout devant les autres, avec une audace incroyable et tranquille pour rendre témoignage du Vivant!
Abdou : Pentecôte! Le Souffle brûlant qui nous bouscule, nous met en mouvement, nous appelle au partage…
Pauline : L'air venu d'ailleurs qui nous donne envie d’étreindre le monde.
Malgré…sa dureté et sa violence.
(lire Actes des Apôtres chapitre 1, versets 4-8 ; chapitre 2, versets 1-13)
lundi 6 mai 2013
Les journées du Fonds Ricœur
L’HÉRITAGE KANTIEN DE RICOEUR POUR LA PHILOSOPHIE DE LA RELIGION :
UNE HERMÉNEUTIQUE DE L’ESPÉRANCE ?
Il s’agit d’examiner la fécondité exceptionnelle de la Religion dans les limites de la simple raison de Kant pour la construction ricoeurienne de son herméneutique de la religion, en particulier pour le développement du thème de l’espérance. L’influence du texte kantien se manifeste en effet à la fois par des thématiques communes à la Religion et à la pensée ricoeurienne (le mal, la liberté déchue, la régénération morale), d’une part, et par la manière dont les deux philosophes consacrent la philosophie des limites par opposition à toute philosophie du Système, d’autre part. La question qui se pose dès lors, est celle de l’efficacité d’une liberté selon l’espérance pour le passage de l’homme faillible à l’homme capable.
Lundi 13 mai 2013
de 9h30 à 17h
Organisée par Eléonore Dispersyn (Fonds Ricœur, IPT)
Matin (9h30-12h00)
Ouverture : Eléonore Dispersyn
Jean Greisch (Fonds Ricoeur, Institut catholique de Paris)
Titre à déterminer
Jérôme Porée (Fonds Ricoeur, Université de Rennes 1)
L’espérance en philosophie
Discussion
Après-midi (14h-17h)
Antoine Grandjean (Université de Nantes)
La Grâce de la liberté
Claudia Serban (Fondation Thiers)
Vouloir et pouvoir : Kant et Ricoeur face au problème de la grâce
Raphaël Ehrsam (Fondation Thiers)
L’herméneutique ricoeurienne de la religion : avec ou contre Kant ?
Discussion
Lieu : Amphithéâtre de la Faculté Protestante, 83 Bd Arago, 75014, Métro : Denfert. Renseignements et inscriptions, secrétariat de la Faculté, Tél. 0143316164, secretariat@iptheologie.fr
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