mercredi 31 décembre 2014

BELLE

            ANNEE             

                               2015

                                 A 

TOUTES     ET    A    TOUS

LUMINEUSE
                        PEUPLEE
                                               DE

                                                     PROJETS

EN  VUE  DE  LA  PAIX  SUR  LA  TERRE 

jeudi 13 novembre 2014

Conférence-débat "Laïcité, protestantisme et modernité"

le Lundi 8 Décembre 2014 (18h30-20h30) aura lieu à L'institut Protestant de Théologie de Paris, une soirée-débat autour du thème, Laïcité, protestantisme et modernité
avec
Valentine Zuber (historienne et sociologue),
Vincent Peillon ( ancien ministre de l'Education Nationale)
et Philippe Gaudin (Agrégé de philosophie)

L'accès est libre et ouvert à tous,
83, boulevard Arago, 75014 Paris. Métro Denfert-Rochereau ou Métro Saint-Jacques.
Amphithéâtre.

lundi 3 novembre 2014

Stéphanie Assimacopoulo

C'est avec beaucoup d'émotion que j'évoque sur le blog la mémoire d'une amie chère, Stéphanie Assimacopoulo, décédée cet été!
J'ai rencontré Stéphanie pendant la formation (2ème cycle) à l'Ecole Parisienne de Gestalt ; elle était entière, rieuse, ouverte à la discussion quel que soit le sujet. Nous étions très proches sans être pour autant intimes. Une belle âme, fidèle en amitié, nous avons continué à échanger par courriel longtemps après la formation et jusqu'au printemps dernier.
Quelle générosité, chère Stéphanie!
Oui, je peux, je m'autorise à m'adresser directement à toi, si tu veux bien—tu le veux, je crois, tu l'aurais voulu…
Je me souviens aussi de ton enthousiasme contagieux apprenant que ton film —car tu es passée réalisatrice depuis—, Le Train Bleu, figurait dans plusieurs Sélections Officielles dans la compétition court-métrage!
Tu avais quelque chose du génie…qui entraînait les autres à ta suite, car tu savais valoriser ce qui est meilleur en chacun (e).
Tu es partie trop tôt, vraiment trop tôt…
C'est néanmoins le cœur reconnaissant —tant pis si tout cela est un peu hâché—que je t'adresse ici, maintenant, mon salut de peine et d'adieu… Paix à ton âme, Stéphanie!

dimanche 19 octobre 2014

Citation du jour

"De temps à autre
un mot oubliait
ce qu'il fallait oublier
et laissait échapper la vérité"

Renée C. Neblett

mardi 19 août 2014

Charles Juliet

"Ceux qui se mentent, se fabriquent une image d'eux-mêmes, vivent dans l'illusion, les fantasmes, l'irréel, ils se montrent incapables de faire face à ce qu'ils sont. Et lorsque de surcroît, ce mensonge sur soi-même est étayé par une croyance religieuse ou une prétendue recherche du vrai, tout espoir d'accès à un regard lucide paraît d'autant plus improbable."

Charles Juliet, Accueils. Journal IV, 1982-1988, éditions P.O.L, 1994, p.77

mercredi 23 juillet 2014

Valère Novarina

Parution de L’organe du langage, c’est la main
Dialogue avec Marion Chénetier-Alev. Aux éditions Argol, collection Les Singuliers, Paris, 2013

Ce dialogue entre le dramaturge et une spécialiste de son théâtre constitue la première monographie documentée parue sur Valère Novarina.

Théâtre dit, écrit, peint, ses différentes facettes sont rassemblées dans un ouvrage conçu pour ceux qui souhaitent découvrir cette œuvre comme pour ceux qui en sont familiers. Il présente dessins et peintures de l’auteur, des photographies de ses spectacles et une anthologie de ses textes. On trouvera ici abordée dans ses dimensions biographiques, poétique, théâtrale et picturale l’œuvre du plus insurrectionnel des écrivains dramatiques contemporains"

samedi 19 juillet 2014

Françoise Dastur, La mort. Essai sur la finitude, PUF, 2007. C'est à lire…absolument!

PUFL'ouvrage

L'homme sait qu'il doit mourir et l'on s'accorde habituellement à voir dans ce savoir de sa propre mortalité un des caractères essentiels de l'humanité, à côté du langage, de la pensée et du rire.
Or les religions, les métaphysiques, la culture humaine tout entière se sont donné pour programme de vaincre la mort. Et la philosophie occidentale, de Platon à Hegel, a à son tour affirmé que c'est dans l'exercice même de la pensée que la mort et la finitude se voient surmontées.
On se propose ici, dans un premier temps, d'analyser ces tentatives métaphysiques, religieuses et philosophiques de déploiement d'un au-delà de la mort, pour entreprendre ensuite de montrer qu'il est pourtant possible d'entretenir un rapport à la mort qui ne soit ni une manière de « s'y apprivoiser », comme le dit Montaigne, ni une manière de l'esquiver.
C'est en prenant appui sur l'analyse de l'être pour la mort que propose Heidegger qu'on tente alors de faire apparaître qu'il existe un autre discours sur la mort qui exige comme sa condition de possibilité une libre assomption de la finitude de l'existence humaine.
Une telle conception de la finitude, qui n'est plus adossée à l'infinitude d'un être hors la mort et hors temps du divin, reconduit l'être humain à sa facticité originaire, c'est-à-dire à son caractère proprement terrestre, temporel et corporel. Une telle pensée de la mortalité comme finitude constitutive de l'ouverture au monde est en même temps une pensée de la naissance comme capacité finie d'avoir un monde, le mourir étant ici la condition du naître et la mort celle de la vie.
Ce qui nous est alors révélé, c'est que c'est dans la joie et le rire que, paradoxalement, nous entretenons le rapport le plus authentique à notre propre mortalité.
F. D

mardi 1 juillet 2014

C'est à lire: Gestalt-thérapie. Pour une esthétique de l'existence

Présentation
"La Gestalt-thérapie a pour objet l’ajustement permanent de l’individu à son environnement. Elle favorise le développement de la créativité ainsi qu’une meilleure présence à soi-même et aux autres. Or, la Gestalt a été initiée par trois artistes, Fritz Perls, Laura Perls et Paul Goodman, et les auteurs de ce livre s’attachent à cet aspect des origines. La Gestalt-thérapie est ainsi présentée en tant qu’esthétique de l’existence, et le gestalt-thérapeute comme un artiste singulier pratiquant l’art de s’incarner dans l’expérience de la vie.
Analogies entre processus de création artistique et processus thérapeutiques, apports des pratiques théâtrales à l’exercice de la Gestalt, rôle fondamental de l’expérimentation, rôle thérapeutique du groupe : tout ceci ramène à la manière dont la Gestalt-thérapie, en ses différentes modalités de fonctionnement, vise à connecter les personnes à leur puissance créatrice.
Nourri de situations vécues, l’ouvrage permet aux cliniciens ou profanes avertis de découvrir ou d’assimiler les développements d’une thérapie sans cesse en mouvement."

Les auteurs:
Elisabetta Caldera, après avoir été comédienne de théâtre, développe son activité de Gestalt-thérapeute en parallèle des missions de coaching et de conseil en entreprise.
Francis Vanoye, professeur émérite à l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, est Gestalt-thérapeute et formateur à l’École Parisienne de Gestalt. Il est notamment l’auteur de La Gestalt, thérapie du mouvement.

C'est à lire

"Avant-propos
Cette étude se propose de dégager la mort comme thème essentiel de l'oeuvre de
Maurice Blanchot, lue comme une philosophie à part entière, 
et plus précisément comme une phénoménologie.

De Thomas l'obscur à L'Instant de ma mort, toute l'oeuvre de Blanchot décrit
l'expérience du mourir, la ressasse indéfiniment, conformément au mouvement même du
mourir qui toujours recommence et échoue sans cesse à mourir, comme si le mourir était, non
seulement le thème essentiel, mais la dynamique même de l'oeuvre de Maurice Blanchot.
Seule sa mort, en 2003, a pu mettre un terme à l’interminable.

La pensée du XXème siècle est marquée par deux grandes phénoménologies de la mort,
celle de Martin Heidegger et celle d’Emmanuel Levinas, mais il revient à Maurice Blanchot
de montrer que la dualité est, non point fortuite, mais fondée dans la chose même, dans la
duplicité de la mort possible et de la mort impossible, de la mort mienne et la plus propre, et
de la mort anonyme et impersonnelle, et de leur renversement de l’une à l’autre.

Cette étude se propose de dégager systématiquement les sources philosophiques de la
phénoménologique blanchotienne de la mort en insistant tout particulièrement sur son rapport
de ré-appropriation et de contestation de la pensée heideggerienne, Maurice Blanchot ne
substituant pas purement et simplement la mort impossible impersonnelle à la mort possible à
chaque fois mienne, mais interprétant cette dualité comme constituant l'essentielle duplicité de
la mort. 
La phénoménologie de Blanchot dépasse plusieurs apories de l'analyse
heideggerienne de l'être-envers-la-mort permettant ainsi de dégager l'événementialité de la
mort et de décrire le rapport à la mort d’autrui. 
Blanchot ouvre ainsi des possibilités prolongées dans l’herméneutique événementiale de Claude Romano et dans la psychiatrie existentielle d’Henri Maldiney."

Etienne Pinat, "Les deux morts de Maurice Blanchot. Une phénoménologie", préface par Jérôme de Gramont, éd. Zeta Books, 2014

samedi 7 juin 2014

C'est à lire

"La relation d'un fait à celui qui en est le témoin et d'un événement à celui auquel il arrive sont de nature tout à fait différente. Considérons un fait comme le passage du jour à la nuit ou de la nuit au jour. Tout d'abord, un tel fait ne peut être analysé comme un simple changement se produisant à l'intérieur d'une substance plus ou moins identique, il met en jeu une pluralité ouverte d'étants, ce que nous pourrions désigner comme un "monde ambiant": la tombée de la nuit, par exemple, consiste en un affaiblissement progressif de la lumière qui modifie le mode de visibilité de tout un entourage, estompant la couleur des choses, rendant leur contour moins défini; si nous sommes en ville, elle s'accompagne de l'apparition de nouvelles lumières, celles des réverbères par exemple, puis celles des fenêtres et des balcons, mais aussi de tout un changement d'atmosphère plus diffus et impalpable, plus difficile à décrire: les bureaux et les magasins ferment, la population qui déambule dans les rues se modifie, les bars et les cafés s'illuminent, une douceur particulière, parfois un repos, gagne certains quartiers, tandis que d'autres, plus "animés", sont saisis de frénésie et de gaîté ; nous entrons dans un autre rythme, dans une scansion nouvelle de l'existence. Ce fait banal et quotidien, nous en sommes témoins chaque jour, il est préfiguré dans les possibilités de l'existence qui sont celles de notre monde quotidien ; son apparition ne nous surprend pas, elle ne bouleverse en rien les possibles préalables à partir desquels se déploie l'horizon de nos attentes, mais au contraire actualise certains de ces possibles, précisément ceux qui expliquent son surgissement: le soleil a accompli son cycle, donc la nuit vient. En outre, si un tel événement a besoin de témoins, au sens où il fait appel à une expérience perceptive, il se produit indifféremment pour quiconque en est témoin, il est un fait pour tout le monde, ce qui veut dire aussi, en un sens, pour personne.
Il en va tout différemment de ce que je propose d'appeler un événement au sens événemential. Considérons la mort d'un être cher. Bien sûr, cette mort apparaît préfigurée dans les possibles de notre monde: depuis toujours ou presque, nous "savons" que la mort vient frapper n'importe qui, qu'elle n'épargne aucun de ceux que nous aimons, qu'elle peut survenir n'importe quand, n'importe où. Et pourtant, au moment où cette mort se produit, notre première réaction est souvent de surprise et d'incrédulité —"Ce n'est pas possible!" Cette formule dit bien la paradoxale impossibilité de l'événement— et cela, quand bien même il serait attendu et prévisible au plus haut point. En tant que fait comme un autre, l'événement de la mort d'autrui actualise des possibles préalables préfigurés dans l'horizon de notre monde quotidien ; à cet égard, il est susceptible d'une explication ; il a des causes: un accident ou à l'inverse une longue maladie ; son surgissement apparaît éminemment compréhensible et explicable à l'aune de ces possibles. Et pourtant, en tant qu'événement, la mort d'autrui nous frappe de stupeur, elle nous plonge dans l'incompréhension et le désarroi. Comment rendre compte d'un tel paradoxe ? En vérité, l'événement ne se réduit aucunement à son actualisation comme fait ; il déborde tout fait et toute actualisation par la charge de possibles qu'il tient en réserve et en vertu de laquelle, ce qu'il atteint, ce sont les assises même du monde pour l'existant. Il ne réalise pas seulement un possible préalable, pré-esquissé dans l'horizon de notre monde ambiant, il atteint le possible à sa racine et, par suite, il bouleverse le monde même de celui à qui il survient: ce n'est pas tel ou tel possible, c'est la "face du possible", la "face du monde" qui apparaît pour lui changée."

Claude Romano, L'aventure temporelle, Puf, 2010, p.30-31

lundi 19 mai 2014

Je fais souvent ce rêve étrange…

"Je fais souvent ce rêve étrange et 
pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et
qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me
comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur,
transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ?—je 
l'ignore.
Son nom ? je me souviens qu'il est doux
et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des
statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et 
grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues."

Paul Verlaine, Mon rêve familier.

jeudi 15 mai 2014

C'est à lire

"Dans la vie de saint Augustin se tient une ombre, une femme, nommée Elissa dans le roman, qui partagea sa foi manichéenne, fut sa concubine, lui donna un fils, vécut avec lui à Carthage, Thagaste, puis en Italie où le jeune rhéteur la congédia de son existence.
Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans ont passé depuis sa "répudiation". Revenue vivre à Carthage, elle s'est liée d'amitié avec un couple dont le mari, Silvanus, a pour métier de consigner sur des parchemins les discours d'avocats, rhéteurs ou prédicateurs. C'est par lui qu'elle apprend le passage prochain à Carthage d'Augustinus, désormais évêque d'Hippone…
Roman tout en miroitements, par lequel une vie scintille dans une autre, ce livre aux accents d'anti-confessions passe au crible de celle qui sait les débuts puis la carrière du saint homme.
La mémoire d'Elissa est tenace, en elle la fidélité l'emporte sur la désillusion. Et l'auteur excelle à revisiter les textes augustiniens, interpréter les silences, traquer les demi-aveux, pressentir les non-dits, déchiffrer l'insidieuse pesée du lien maternel, restituer l'intime, effleurer la peau des souvenirs…
Avec ce portrait en creux d'un "cher disparu", Claude Pujade-Renaud réplique à l'histoire officielle, témoigne pour le témoin qu'est Elissa, et poursuit sa réflexion — constante dans toute son œuvre — sur les coulisses des pouvoirs… temporel et spirituel."

Claude Pujade-Renaud, Dans l'ombre de la lumière, Actes Sud, 2013 (quatrième de couverture)

mardi 13 mai 2014

Evénement

L'entreprise et « le parcours de la reconnaissance » de Paul Ricoeur
Table ronde du 19 mai 2014
18h – 20h15
Institut de Théologie Protestante
83 Boulevard Arago Paris 14° (Métro Denfert-Rochereau)
Mois après mois, jour après jour, s'accroît la perte de confiance des Français envers eux-mêmes, leurs institutions et leurs élites, particulièrement politiques, mais aussi managériales – surtout celles des grandes entreprises.
Un aspect de cette inquiétante dérive nous frappe : non seulement les salariés se disent de moins en moins respectés ou écoutés par leur hiérarchie, mais surtout, ce sentiment s’accroît quand l'entreprise effectue des changements importants dans ses dispositifs managériaux (par exemple, évaluation des performances et gestion des compétences).
Crise de confiance, crise d'identité, crise d'autorité : nous avons besoin, en entreprise, d'outils intellectuels pour mieux comprendre ce qui se passe, ainsi que d'exemples créateurs d'espoir.
Dans ce contexte, le centenaire de la naissance de Paul Ricoeur est venu à point nommé pour reposer de bonnes questions sur le parcours de la reconnaissance mutuelle que des individus ou des organisations peuvent suivre – et suivent parfois – pour construire une entreprise capable, donc légitime : ancrage dans la mémoire, explicitation de promesses, formulation et reformulation permanente d'une identité narrative, imputabilité assumée par le leader, respect de la parole donnée…
On ne s'improvise pas philosophe, ni dirigeant, ni chercheur. C'est pourquoi est née, suite au centenaire, l'idée de monter une « conversation » entre ces trois métiers, dans l'espoir d'un enrichissement mutuel, en évitant l'affrontement ou le consensus à tout prix.
Nous proposons donc une « conversation » à quatre voix :
- Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives, membre fondateur du Cercle des entreprises centenaires de l’Anvie, qui dirige une société d'ingénierie de plus de six mille collaborateurs, dont l'ambition est d'inventer les usines du futur.
- Dominique Bailly, directeur de la performance et de la prospective ressources humaines à La Poste, membre fondateur du Cercle des entreprises centenaires de l’Anvie, qui est au coeur de la mutation stratégique de la Poste aujourd'hui.
- Olivier Abel, professeur des universités, professeur de philosophie à l’Institut Protestant de Théologie et à l'EHESS, président du conseil du Fonds Ricoeur.
- Roland Reitter, docteur de Harvard, professeur émérite à HEC, membre fondateur du Cercle des entreprises centenaires de l’Anvie et président du jury du Prix LeaderInnov.
L'auditoire aura largement la possibilité d'intervenir.
Déroulé :
18h – introduction par Jacques Mistral, président de l’Association Paul Ricoeur.
18h15 – 19h15 présentation à quatre voix.
19h15 – 20h débat lancé par le commentaire à chaud d'un invité surprise.
20h - conclusion par Bernard Ramanantsoa, Directeur Général d’HEC Paris
suivie d'un cocktail dans les jardins de l'Institut.
Organisateurs :
L'Association Paul Ricoeur.
HEC Paris.
Le Cercle des Entreprises Centenaires de l 'ANVIE (Association nationale de valorisation interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprès des entreprises), présidée par Jean Monville, président d'honneur de Spie, et dirigée par Alice Bertrand.
LeaderInnov, association présidée par Jean-Luc Obin.
Elizabeth Frémaux, du cabinet ATOEM, qui joue un rôle actif dans la préparation de cette table ronde.
Vous êtes invités à vous inscrire très vite auprès du 0143316164, ou bien à : secretariat@iptheologie.fr. Les places sont limitées.

jeudi 8 mai 2014

Evénement

L’écrivain Christiane Veschambre est l’invitée de France culture ce WE ; en effet, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai, de minuit à 6h, sera diffusée la "Nuit rêvée" que Christiane a été invitée à composer pour France culture : trois entretiens menés par Geneviève Huttin et des émissions choisies parmi les archives radiophoniques.

Pour suivre l'émission :
http://www.franceculture.fr/emission-la-nuit-revee-de-la-nuit-revee-de-christiane-veschambre-2014-05-11

lundi 21 avril 2014

Pâques, c'est quoi ?

Nous sommes le jour qu’on n’appelle pas encore « Pâques », donc un jour sans nom, sans lumière, sans projet ! Un jour « sans », ou presque.
C’est la deuxième fois, en quelques minutes, que la même question lui est posée :
—"Femme, pourquoi pleures-tu ?" (1)
Ce matin-là, très tôt, Marie-Madeleine, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, se rend au tombeau, comme on se rend au cimetière au lendemain de l’ensevelissement de l’un des nôtres. Mais « on » l’a précédée, le tombeau est ouvert et il est vide !
Marie croit halluciner, elle rebrousse chemin, court alerter les apôtres Pierre et Jean, à qui elle dit ce qu’elle répétera à deux reprises plus tard :
—« On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis. »
Revenue sur les lieux, derrière les deux hommes qui, eux, l’un après l’autre pénètrent dans le tombeau et en tirent les conséquences, du moins Jean: « il vit et il crut », Marie-Madeleine, elle, reste à l’extérieur, en larmes.
"Femme, pourquoi pleures-tu ?
En même temps qu’elle répond à deux mystérieux inconnus, elle sent une présence à ses côtés, et la même question lui revient comme pour la sonder au plus profond d’elle-même :
—« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Marie se retourne, ses yeux voient sans voir, la voix qu’elle entend est certainement celle du jardinier du cimetière, elle lui demande tout naturellement si c’est lui qui a emporté le corps, et de lui dire où il l’a mis.
Scène bouleversante ! Etonnante aussi !
Car, comment peut-on demander à quelqu’un qui vient de perdre un être cher, pourquoi il pleure ? A moins qu’on aille voir du côté d’un autre évangéliste, Luc plus précisément.

Luc rapporte, dans son récit de la Passion, la scène suivante:
"Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène qui venait de la campagne, et ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Il était suivi d'une grande multitude de peuple, entre autres de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et leur dit: "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes…"
 (Luc 23, 28).

— "Ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes"

Que pleure Marie Madeleine devant le tombeau vide ?
Que pleurons-nous, quand le chagrin de la perte nous burine et nous jette à terre ?
Qui pleurons-nous lorsque nous pleurons l’être aimé disparu ? Ne pleurons-nous pas en même temps sur nous-mêmes, sur la béance que laisse en notre être l’absence, le manque ?

 Effondrée près du tombeau, il est impossible à Marie-Madeleine de répondre à la question des deux inconnus, puis la même question reprise par Jésus :
—"Femme, pourquoi pleures-tu ?…(ici Jésus ajoute) Qui cherches-tu ? »
Cherche-t-elle un mort, un cadavre ? Le même Jésus qu'avant ? La douleur du deuil rend incapable de répondre à de telles questions. C’est qu’elle ne peut y répondre qu’en parlant d’elle-même. Car ses pleurs sont ses pleurs à elle et elles ne parlent que d’elle, de sa peine, de son manque:
—"ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis".
Elle ne peut pas dire "je pleure parce que je suis mal, parce que je n'ai pas de réponse". 
Elle répète :
_ "Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis"
 Elle pleure en le disant.
Pleurer…laisser sortir le chagrin, ne pas le réprimer, accepter l'émotion qui nous arrive comme elle arrive…, comme notre vérité du moment. Pleurer la part de nous qui s'en va avec l'autre. Pleurer nos certitudes ébranlées, pleurer car en nous il fait brusquement nuit.
Les mots sont de toute façon insuffisants, incapables d'exprimer ce que nous vivons, ce que nous ressentons, quand notre  perception même est brouillée; quand on ne sait même plus qui nous parle et à qui on répond spontanément:

— "Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et j'irai le reprendre".

Jésus est pris ici pour le jardinier!
A cet instant, Marie Madeleine a perdu toute mémoire visuelle : tout devient flou, elle parle de Jésus à Jésus qu’elle prend pour le jardinier.
Ses pleures rejoignent le vide du tombeau dont elle ne peut tirer aucune déduction.
Devant l’indicible, l’incompréhensible, la faculté de déduire se réduit en larmes ou en prière, ou en silence… !
Plus tard seulement, avec les autres disciples, elle se fera aider par les Ecritures pour éclairer sa nuit !
Pour l’instant, elle est tout entière livrée à ce qui est là, son désespoir.
— "Dis-moi où tu l'as mis.", supplie-t-elle celui qu’elle prend pour le jardinier.
La question ne tient pas debout. Que ferait ce jardinier avec le corps de Jésus ?
Mais qu’à cela ne tienne, elle le supplie :
— « Dis-moi où tu l’as mis. »
Ne nous y trompons pas, cependant: car, malgré le poids de son chagrin, Marie de Magdala dit vrai, sans s’en douter! C'est bien celui qu'elle a en face d'elle qui a emporté le corps, ou plutôt qui a récupéré le corps, le sien. En effet, même si elle ne l’a pas encore formellement reconnu, par les yeux de la foi, c’est bien Jésus qu’elle a en face d’elle.
Tout est donc profond dans ce que dit Marie.
Quand elle suppose que l'homme est un jardinier, elle prête à Jésus, d’après un commentateur, le métier qui fait penser le plus à l’idée sous-tendue dans le mot résurrection (c’est-à-dire le fait de se relever en revenant à la vie). Le jardinier sait, en effet, par expérience que le grain qu’il sème ne reparaîtra pas sous la même forme. Il attendra que le grain meurt en quelque sorte pour donner vie à la belle plante…Il sait qu'après l'hivers vient le printemps!

« Dis-moi où tu l’as mis. »
Alors que quelques minutes auparavant, dans une immense tristesse et dans un découragement sans nom , elle ne pouvait que constater: — « Je ne sais où on l'a mis... »
Au « jardinier », elle dit, avec plus d'assurance: — «  Dis-moi où tu l'as mis. »
D’où lui vient soudain cette conviction ? Du jardinier de la Vie, certainement !
Quelque chose de Jésus vivant, dans ce récit, renvoie non pas d’abord au ciel, mais à la terre, à la chère terre qui nous porte et qui nous nourrit, mais que l’homme par avidité ou par inconscience, ne cesse de mutiler, de défigurer, d’exploiter, de polluer, de perdre, et donc aussi de se perdre lui-même !

Pâques nous renvoie, d’abord, à nous-mêmes et à cette terre que nous ne cessons de maltraiter et de pousser à l’exténuation et à l’extinction, sans qu’on y prenne garde.
A Pâques, le Christ est comme un jardinier qui se tient au seuil de tous les tombeaux déjà creusés pour l’enfermement de l’espérance, il se tient au chevet de tous les processus de destruction déclenchés par l’homme, il vient visiter toutes ces prisons où l’homme est retenu en otage… Il vient au plus profond de notre nuit intérieure avec une parole neuve qui nous nomme chacun, comme elle a nommé :

—Myriam! (Marie).

Cette Parole qui nous nomme, chacun, a la force de réveiller en nous ce qui est retenu dans la mort: pour Marie, comme pour nous, elle fait renaître l'espérance :
— «  Elle se tourna vers lui et lui dit en hébreu: « Rabbouni!", ce qui signifie: -- "Maître!"

Marie Madeleine revient à elle, elle revient à la vie:
«  Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
Il n'est pas ici, mais il s'est réveillé! »  (Lc 24, 5-6).

Joyeuses Pâques à toutes et à tous.

(1) Evangile selon Jean, chapitre 20, versets 1 à 18

dimanche 13 avril 2014

C'est où la sortie ?

« Trouver la sortie… ! » J’aime bien ça.
J’ai dit « ça » ?
Oui, tu as dit ça.
Au fait, je pensais bêtement à la sortie de crises, au pluriel, crise financière, crise d’ado, crise de foi (e), crise de jalousie, crise des sciences, crise des valeurs, crise de l’humain… En fait, on n’en sort jamais définitivement…de la crise.
L’humain est bizarre… !
J’ai dit « l’humain est bizarre » ?
Oui, tu l’as dit.
Tenez, par exemple : Pâques, je veux dire le tombeau vide ! Ça devrait être une sortie de crise pour les disciples de Jésus après la déroute du Vendredi Saint. Eh bien non, ils restent là plantés dans le tombeau, cherchant on ne sait trop quoi, sans doute des réponses, peut-être la Vérité même. Mais, pour lever le voile du doute, pour sortir de la crise de foi, il leur faut d’abord sortir du tombeau, à l’image de la Caverne de Platon : il faut en sortir pour voir les choses autrement !
Voir les choses autrement, ai-je dit ?
Oui, c’est bien ce que nous avons entendu…
Autrement dit, à quoi bon rester enfermés dans nos pensées sombres et glauques, quand il est possible de sortir à l’air libre, respirer et vivre ?
Certes, certes…, mais encore faut-il repérer la porte de sortie.
C’est peut-être ça le plus compliqué dans la vie : trouver la sortie !
Cela veut dire sortir de soi d’abord, sans se disperser, puis chercher, encore et toujours, et faire avec ce paradoxe que l’on doit à Blaise Pascal : « Tu ne m’aurais pas cherché si tu ne m’avais trouvé » (je cite de mémoire).
Il parlait de Dieu, je crois.
C’est peut-être ici que se trouve la clé de nos crises, en hiérarchisant nos besoins, en mettant Dieu (pour ne pas le nommer) au centre de notre vie, il est possible par ce recentrement même d’expérimenter une forme d’intelligence ou de sagesse nous permettant de laisser être ce qui est, tout en étant co-créateur d’un présent évolutif !

mardi 18 mars 2014

Citation du jour

"Patience, patience,
Patience dans l'azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d'un fruit mûr !"

Paul Valéry

lundi 10 mars 2014

Le Printemps des Poètes

Evénements
Le 10/03/2014 à Washington DC - La légereté et l'envol - Poésie et Musique contemporaines

Le 10/03/2014 à BORDEAUX - Nous, au Cœur de la Vie, au Cœur des Arts

 Nouvelle adresse du Printemps des Poètes :
Le Printemps des Poètes
Bibliothèque de l'Arsenal
1 rue de Sully 75004 Paris
Tél : 01 53 800 800

Les affiches de l'édition sont disponibles au 6 rue du Tage (paris 13e) sur rendez-vous ou les lundi-mercredi et vendredi de 13h à 14h.

Actualité des poètes
Evénements avec les poètes : Michel Besnier, Jean-Pierre Verheggen, Gabriel Mwènè Okoundji, Liliane Giraudon, Jacques Réda, ...

Nouvelles parutions des poètes : Julien Blaine, Régine Detambel, Mathias Lair, Mathieu Bénézet, Jacques Canut, ...

 




 



dimanche 2 mars 2014

Journée du Fonds Ricœur

lundi 3 mars, de 9h30 à 17h

« Former la conscience humaine : philosophie et mathématique comme fondements de l’éducation chez Descartes et Herbart »
Avec L. Bazinek, R. Picardi, O. Chevalier-Chandeigne, J.-F. Goubet, S. Schlüter, K. Grundig de Vazquez, J. Seidengart.
Amphithéâtre de l’Institut Protestant 83, Bd Arago 75014 Paris
Programme
http://www.fondsricoeur.fr/

mardi 21 janvier 2014

Christiane Veschambre dans la revue Contre-Allées

Le numéro 33/34 de la revue Contre-allées animée par Amandine Marembert et Romain Fustier est sorti.
Il est annoncé sur le site Poezibao:

Beau sommaire pour la revue Contre-Allées qui, en plus d’un fort dossier Werner Lambersy, publie des textes de Laurent Albarracin, Stéphane Bouquet, François Clédat, Ludovic Degroote, Gérard Titus-Carmel, Christiane Veschambre et de nombreux autres.

On peut se la procurer en librairie
(http://contreallees.blogspot.fr/search/label/Librairies%20partenaires)

vendredi 17 janvier 2014

Antonin Artaud : Qui suis-je ?

"Qui suis-je ?
D'où je viens ?
Je suis Antonin Artaud
et que je le dise
comme je sais le dire
immédiatement
vous verrez mon corps actuel
voler en éclats
et se ramasser
sous dix mille aspects
notoires
un corps neuf
où vous ne pourrez
plus jamais
m'oublier"

Antonin Artaud

jeudi 16 janvier 2014

Henri Maldiney

"Ce que parler veut dire nous l'apprenons des poètes. Parce qu'ils sont partagés entre les choses et les mots comme nous. Mais eux le savent et certains le disent en propres termes.
Leurs paroles, alors, a la violence de ce qui, divisé d'avec soi, a à devenir réel. Telle l'écriture de Francis Ponge.
Il fallait en tenter l'approche en souvenir de l'ami, en faveur de l'esprit."

Henri Maldiney, Le vouloir dire de Francis Ponge, éditions Encre Marine

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...