mercredi 23 juillet 2014

Valère Novarina

Parution de L’organe du langage, c’est la main
Dialogue avec Marion Chénetier-Alev. Aux éditions Argol, collection Les Singuliers, Paris, 2013

Ce dialogue entre le dramaturge et une spécialiste de son théâtre constitue la première monographie documentée parue sur Valère Novarina.

Théâtre dit, écrit, peint, ses différentes facettes sont rassemblées dans un ouvrage conçu pour ceux qui souhaitent découvrir cette œuvre comme pour ceux qui en sont familiers. Il présente dessins et peintures de l’auteur, des photographies de ses spectacles et une anthologie de ses textes. On trouvera ici abordée dans ses dimensions biographiques, poétique, théâtrale et picturale l’œuvre du plus insurrectionnel des écrivains dramatiques contemporains"

samedi 19 juillet 2014

Françoise Dastur, La mort. Essai sur la finitude, PUF, 2007. C'est à lire…absolument!

PUFL'ouvrage

L'homme sait qu'il doit mourir et l'on s'accorde habituellement à voir dans ce savoir de sa propre mortalité un des caractères essentiels de l'humanité, à côté du langage, de la pensée et du rire.
Or les religions, les métaphysiques, la culture humaine tout entière se sont donné pour programme de vaincre la mort. Et la philosophie occidentale, de Platon à Hegel, a à son tour affirmé que c'est dans l'exercice même de la pensée que la mort et la finitude se voient surmontées.
On se propose ici, dans un premier temps, d'analyser ces tentatives métaphysiques, religieuses et philosophiques de déploiement d'un au-delà de la mort, pour entreprendre ensuite de montrer qu'il est pourtant possible d'entretenir un rapport à la mort qui ne soit ni une manière de « s'y apprivoiser », comme le dit Montaigne, ni une manière de l'esquiver.
C'est en prenant appui sur l'analyse de l'être pour la mort que propose Heidegger qu'on tente alors de faire apparaître qu'il existe un autre discours sur la mort qui exige comme sa condition de possibilité une libre assomption de la finitude de l'existence humaine.
Une telle conception de la finitude, qui n'est plus adossée à l'infinitude d'un être hors la mort et hors temps du divin, reconduit l'être humain à sa facticité originaire, c'est-à-dire à son caractère proprement terrestre, temporel et corporel. Une telle pensée de la mortalité comme finitude constitutive de l'ouverture au monde est en même temps une pensée de la naissance comme capacité finie d'avoir un monde, le mourir étant ici la condition du naître et la mort celle de la vie.
Ce qui nous est alors révélé, c'est que c'est dans la joie et le rire que, paradoxalement, nous entretenons le rapport le plus authentique à notre propre mortalité.
F. D

mardi 1 juillet 2014

C'est à lire: Gestalt-thérapie. Pour une esthétique de l'existence

Présentation
"La Gestalt-thérapie a pour objet l’ajustement permanent de l’individu à son environnement. Elle favorise le développement de la créativité ainsi qu’une meilleure présence à soi-même et aux autres. Or, la Gestalt a été initiée par trois artistes, Fritz Perls, Laura Perls et Paul Goodman, et les auteurs de ce livre s’attachent à cet aspect des origines. La Gestalt-thérapie est ainsi présentée en tant qu’esthétique de l’existence, et le gestalt-thérapeute comme un artiste singulier pratiquant l’art de s’incarner dans l’expérience de la vie.
Analogies entre processus de création artistique et processus thérapeutiques, apports des pratiques théâtrales à l’exercice de la Gestalt, rôle fondamental de l’expérimentation, rôle thérapeutique du groupe : tout ceci ramène à la manière dont la Gestalt-thérapie, en ses différentes modalités de fonctionnement, vise à connecter les personnes à leur puissance créatrice.
Nourri de situations vécues, l’ouvrage permet aux cliniciens ou profanes avertis de découvrir ou d’assimiler les développements d’une thérapie sans cesse en mouvement."

Les auteurs:
Elisabetta Caldera, après avoir été comédienne de théâtre, développe son activité de Gestalt-thérapeute en parallèle des missions de coaching et de conseil en entreprise.
Francis Vanoye, professeur émérite à l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, est Gestalt-thérapeute et formateur à l’École Parisienne de Gestalt. Il est notamment l’auteur de La Gestalt, thérapie du mouvement.

C'est à lire

"Avant-propos
Cette étude se propose de dégager la mort comme thème essentiel de l'oeuvre de
Maurice Blanchot, lue comme une philosophie à part entière, 
et plus précisément comme une phénoménologie.

De Thomas l'obscur à L'Instant de ma mort, toute l'oeuvre de Blanchot décrit
l'expérience du mourir, la ressasse indéfiniment, conformément au mouvement même du
mourir qui toujours recommence et échoue sans cesse à mourir, comme si le mourir était, non
seulement le thème essentiel, mais la dynamique même de l'oeuvre de Maurice Blanchot.
Seule sa mort, en 2003, a pu mettre un terme à l’interminable.

La pensée du XXème siècle est marquée par deux grandes phénoménologies de la mort,
celle de Martin Heidegger et celle d’Emmanuel Levinas, mais il revient à Maurice Blanchot
de montrer que la dualité est, non point fortuite, mais fondée dans la chose même, dans la
duplicité de la mort possible et de la mort impossible, de la mort mienne et la plus propre, et
de la mort anonyme et impersonnelle, et de leur renversement de l’une à l’autre.

Cette étude se propose de dégager systématiquement les sources philosophiques de la
phénoménologique blanchotienne de la mort en insistant tout particulièrement sur son rapport
de ré-appropriation et de contestation de la pensée heideggerienne, Maurice Blanchot ne
substituant pas purement et simplement la mort impossible impersonnelle à la mort possible à
chaque fois mienne, mais interprétant cette dualité comme constituant l'essentielle duplicité de
la mort. 
La phénoménologie de Blanchot dépasse plusieurs apories de l'analyse
heideggerienne de l'être-envers-la-mort permettant ainsi de dégager l'événementialité de la
mort et de décrire le rapport à la mort d’autrui. 
Blanchot ouvre ainsi des possibilités prolongées dans l’herméneutique événementiale de Claude Romano et dans la psychiatrie existentielle d’Henri Maldiney."

Etienne Pinat, "Les deux morts de Maurice Blanchot. Une phénoménologie", préface par Jérôme de Gramont, éd. Zeta Books, 2014

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...