mercredi 14 janvier 2015

Rencontre avec Christiane Veschambre

A l'occasion de la parution de

Versailles Chantiers
texte : Christiane Veschambre
photographies : Juliette Agnel
Editions Isabelle Sauvage

la librairie Michèle Ignazi
a le plaisir de vous inviter à une rencontre avec

 Christiane Veschambre

le vendredi 16 janvier 2015
à partir de 19 heures

Librairie Michèle Ignazi
17, rue de Jouy
75004 Paris
01 42 71 17 00

mardi 13 janvier 2015

Après Charlie

Encore sous le coup de ces jours terribles qui ont assombri le pays…
Mais qui lui ont aussi, presque en même temps, redonné sa fierté d'être un peuple façonné et épris de liberté!
Ne jamais oublier ça!
Et maintenant, comme dirait Achille à ses amis, n'oublions pas de manger.

vendredi 2 janvier 2015

J'arrive où je suis étranger

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus

Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux

O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Louis Aragon

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...