« J’étais assis tout seul dans un compartiment de wagon-lits lorsque, sous l’effet d’un cahot un peu plus rude que les autres, la porte qui menait aux toilettes attenantes s’ouvrit, et un monsieur d’un certain âge en robe de chambre, le bonnet de voyage sur la tête, entra chez moi. Je supposai qu’il s’était trompé de direction en quittant le cabinet qui se trouvait entre les deux compartiments et qu’il était entré dans mon compartiment par erreur ; je me levai précipitamment pour le détromper mais m’aperçus bientôt, abasourdi, que l’intrus était ma propre image renvoyée par le miroir de la porte. Je sais que cette apparition m’avait foncièrement déplu. »
J.-B. Pontalis, Ce temps qui ne passe pas, Gallimard, 1997, p.169-170
dimanche 24 mai 2020
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