jeudi 1 octobre 2009

Guinée: Conakry compte ses morts.

C'est à la Une de presque tous les journaux depuis plusieurs jours. Conakry, la capitale de la Guinée, est devenue une ville morte, suite à une sanglante répression contre les manifestants venus soutenir des leaders de l'opposition.
Bilan officiel : 57 morts, mais l'organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme avance 157 morts et un millier de blessés. C'est trop!
"L'armée est devenue le corps malade du pays", disait avec justesse un observateur de la scène politique africaine. En effet, l'armée est omniprésente depuis la mort du premier dictateur, Sékou Touré, en 1984. Moussa Dadis Camara, le chef de la junte actuelle, est venu au pouvoir grâce à un putsch le 23 décembre 2008, à la suite du décès d'un autre militaire-dictateur, L. Conté, en promettant d'assurer la transition en vue des élections libres.
Or, depuis cet été, il a clairement laissé entendre sa décision de se présenter aux élections présidentielles. D'où la manifestation de protestation de l'Opposition lundi dernier. D'où la répression: des soldats tirent sur les manifestants, tuent, pillent, violent…
La communauté internationale a condamné dans son ensemble le comportement irresponsable de la junte au pouvoir. Mais elle ne doit pas s'arrêter là, comme l'a si bien exprimé Mme S. Belhassen (présidente de la Fédération internationale des Droits de l'Homme) elle doit contraindre Dadis Camara à respecter les droits de l'Homme et sanctionner les auteurs des crimes graves perpétués cette semaine, et assurer à la Guinée une transition et les élections libres et transparentes.
J'ose espérer que les choses peuvent évoluer dans ce sens, car voilà plus de cinquante ans (depuis l'indépendance) que mon peuple souffre, endure, et pour finir se fait tirer dessus comme des lapins!

C'est très rare dans ce blog, je crois, que je fasse une entorse au principe qui a guidé à sa création, à savoir: ne parler que des livres, rien que des livres. Mais, voilà, parfois il faut savoir passer outre ses propres principes… Quitte à y revenir.
Merci de votre soutien au peuple guinéen!

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