dimanche 14 février 2010

Mes élucubrations du jour

La maladie peut avoir quelque chose de bon, elle donne ce qu'on n'ose pas en temps ordinaire se donner soi-même: le temps!
Le temps de ne rien faire, sinon penser, rêver…
Voilà plus d'une semaine que je ne suis pas sorti de chez moi, sinon pour aller chez le médecin. Une bronchite traînante me maintient en repos forcé.
Mettre à profit l'immobilité pour lire, donc penser, car pour moi les deux vont ensemble, je pense toujours à partir des livres qui m'inspirent. Un bon livre c'est celui qui me renvoie à la fin à ma propre quête, comme l'exprime si bien ce poème de Hermann Hesse, l'auteur entre autres de l'inoubliable Siddhartha, roman d'initiation qui a connu le succès que l'on sait :

"Dans tous les livres du monde
N'est pas ton bonheur,
Mais leur douce voix te guide
Vers ton propre cœur.
Tout ce qu'il te faut s'y trouve:
Soleil ou ciel étoilé.
La lumière de ta quête,
C'est en toi qu'elle est.
La sagesse qu'en ces livres
Tu cherchas longtemps,
Illumine chaque page,
Est tienne à présent."


Le livre me donne à penser, à chercher ce qui au fond est déjà là, au fond de moi.
Lire c'est penser, d'abord contre soi, contre les évidences qui nous empêchent d'accéder à notre être profond.
Penser, c'est douter avant de se remettre à chercher.
Chercher ce qui est perdu, l'innocence, le rêve…, face à l'arbitraire d'un monde sans boussole ni fondement sûr.
Dans ce vide, mille et une croyances peuplent l'existence quotidienne, chacune proposant un sens au réel et au devenir. Tout cela semble répondre à une nécessité, sauf que souvent ces croyances ont tendance à devenir certitudes.
Or, on le sait depuis que l'écriture existe — c'est-à-dire depuis que l'homme s'est approprié son histoire —, les certitudes s'excluent mutuellement, chacune devenant ainsi une totalité, c'est-à-dire une folie qui s'oppose au travail de la pensée.
Car, contrairement à ce que j'affirmais en commençant, penser est un travail, un travail obligatoire en quelque sorte pour rester debout, quelles que soient nos croyances ou notre philosophie de vie. Mais debout avec et à côté des autres.
En ce qui me concerne, rester debout par la pensée et la prière, l'une appelant l'autre, sans aucun ordre déterminé à l'avance.

En me relisant, je constate après coup que j'ai repris dans ce texte spontané, sans m'en rendre compte, le titre même de ce blog: penser, rêver, chercher!
Tiens, tiens!
Le temps de l'écriture m'a fait oublier que je ne suis pas encore tout à fait guéri.
A bientôt.


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