"Longtemps j'ai suivi la route, m'enfonçant toujours davantage à l'intérieur du pays. De ce qui s'est passé au cours du voyage il n'y a rien à rapporter, parce qu'il ne m'est rien arrivé d'autre que ce qui arrive à tous les voyageurs, quand ils n'ont rien de plus à raconter que la joie du parcours à certains moments et leur fatigue heureuse à l'heure de s'endormir, le soir, dans les auberges, contents de l'étape du jour.
J'ai traversé des villes et des villages, j'ai vu des champs de toutes sortes, j'ai longé les murs de beaucoup de propriétés. J'ai croisé des gens qui se rendaient dans ma ville natale, et des gens qui en partaient, les uns joyeux, les autres tristes, les uns préoccupés, les autres légers, mais je n'ai vu personne comme moi, parce que tous semblaient avoir une destination, et que je n'en avais pas d'autre que la route…"
Fernando Pessoa, Le Pèlerin, éditions La Différence, 2010, p.61
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...
-
"Le monde où nous vivons m'est apparu, dès l'enfance, comme une vaste énigme, à la fois terrifiante et superbe, que nous avons ...
-
" Livré aux seuls gens normaux, le monde n'aurait pas un grand avenir. Cela devrait nous enseigner la tolérance et l'écoute la ...
-
"Oui. On nous oubliera. C'est la vie, rien à faire. Ce qui aujourd'hui nous paraît important, grave, lourd de conséquences, eh ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire