dimanche 29 juin 2008

Nouvelles du week-end

Comme prévu, Herbie Hancock était au rendez-vous ce vendredi 27 juin aux Jardins de la Fontaine dans le cadre des Nuits des jardins organisées par la Ville de Nîmes et Jazz 70.
Physiquement, Harbie est égal à lui-même, il est apparu en pleine forme et toujours le même sens de l'humour.
Sur scène, le choix du répertoire et l'utilisation du synthétiseur associé au piano m'ont surpris. Par ailleurs, H.B. a peu joué en solo au piano! Un peu frustrant.
Par contre, quelle équipe! Tenez-vous bien: à la basse Dave Holland (ancien bassiste de Milles Davis, et d'autres); à la batterie l'intenable et talentueux Vinnie Colaiuta ; on retrouve à la guitare, paré de sa queue de cheval, le prodigieux guitariste béninois, chanteur-compositeur, Lionel Loueke ; au saxophone (mon instrument fétiche!) l'immense Chris Potter qui nous a littéralement fait vibrer par l'originalité de sa sonorité, par sa phrasée toute singulière et énergique à vous faire balancer dans tous les sens!!!
 Enfin, pour les voix, deux jeunes chanteuses, Sonya Kitchell et Amy Keys, pleines de promesse.
En résumé, une soirée très agréable, malgré mes réserves du début.

lundi 23 juin 2008

Herbie Hancock à Nîmes! C'est le jazz pianissimo! Rare!

Vite, si vous ne l'avez pas encore fait, réservez votre place pour le vendredi 27 juin à 22h. En effet, H. Hancock est l'invité exceptionnel ce vendredi à l'occasion des "Nuits des jardins" (Jardins de la Fontaine) de Nîmes. Je l'ai déjà vu en concert à Paris, ce type est tout simplement génial!
Alors à vendredi ?

dimanche 22 juin 2008

Citation du jour

"Le "détachement", selon Maître Eckhart, poussé jusqu'au renoncement aux projections imaginaires du soi identitaire après la mort propre : le même dans le même temps, celui de ma propre vie avant la mort et celui des survivants qui me survivront : voilà ce qui est à perdre. La mort est vraiment la fin de la vie dans le temps commun à moi vivant et à ceux qui me survivront. La survie, c'est les autres (…). p.76
J'ai été souvent touché par une idée que je crois venir de Whitehead : la mémoire de Dieu. Dieu se souvient de moi. Difficile de ne pas le mettre au futur : Dieu se souviendra de moi. Risque d'en faire une forme hypocrite de la projection imaginaire, de la "consolation" comme concession à l'imaginaire —bref, comme détachement imparfait. 
Apparaît ici, pour la première fois, la question du rapport vertical entre temps et éternité. La phrase "Dieu se souvient de moi" est dite au présent éternel, qui est le temps du fondamental, de l'essentiel. Mais, en raison de la finitude de la compréhension humaine (…), je ne puis que "schématiser" ce présent éternel du souci divin (…). 
Qu'est-ce qui peut m'aider à séparer le "schématisme" du mémoriel divin du détachement imparfait ? Seulement l'idée de la grâce. La confiance dans la grâce. Rien ne m'est dû. Je n'attends rien pour moi ; je ne demande rien ; j'ai renoncé — j'essaie de renoncer! — à réclamer, à revendiquer. Je dis Dieu, tu feras ce que tu voudras de moi. Peut-être rien. J'accepte de n'être plus.
Alors, une autre espérance que le désir de continuer d'exister se lève." 
(Paul Ricœur, Vivant jusqu'à la mort, Seuil, pp.76-79)

mercredi 4 juin 2008

Citation du jour

"Vous croyez perdre votre vie quand vous mourez, 
Alors que vous perdez jamais que ce qui était en trop.
Vous vous lancez dans de grands mots
Vous n'avez pas su nommer les choses d'ici,
Vous n'avez pas vu ! 
Les morts ne quittent jamais que des os.
— Délivre-moi, Seigneur, de l'abondance de paroles 
Dont je souffre à l'intérieur, 
Car ma pensée ne se tait point, 
Lors même que ma bouche se tait.
Nous multiplions les paroles au lieu d'attendre ta parole. 
Quand nous t'aurons atteint, 
Cesseront les paroles que nous multiplions sans t'atteindre !"

Valère Novarina, L'Espace furieux, p. 50-51, édit. P.O.L, 2006

dimanche 1 juin 2008

Dans nos rêves nous faisons parler les autres

"C'est une évidence que lorsqu'on rêve, même si on s'agite un petit peu, la motricité est réduite; quand on dort, on ne parle pas. Sauf parfois lorsqu'on crie dans les cauchemars ou dans les rêves d'angoisse, où on articule quelques mots. 
Mais dans nos rêves nous faisons parler les autres. On entre en conversation avec les morts, avec les disparus. Cela arrive. Moi j'ai même fait parler mon chien ! Parce qu'on dit toujours que les chiens, il ne leur manque que la parole. Il y a un chien que j'aimais infiniment et à qui j'ai donné la parole. Il parlait peut-être un peu mal, il bafouillait… Et je lui disais — parce qu'il m'embêtait alors que j'étais entrain de travailler, pour une fois, et il voulait sortir — je lui disais dans mon rêve:
— "Attends un peu, je finis ce que j'ai à faire, et après on sort, je te promets".
Et vous savez ce qu'il m'a répondu ? Cela m'a vraiment touché…: il m'a répondu :
— "Je ne te crois pas !"

J.-B. Pontalis, in Fenêtres sur l'inconscient (colloque sur l'œuvre de J.-B.Pontalis, sous la direction de F.Duparc) p, 151-152, Delachaux et Niestlé, 2002.

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...