mercredi 1 octobre 2008

Citation du jour

"Pour que la pensée se remette en marche, il lui faut d'abord tomber en arrêt, être saisie d'effroi ou d'émerveillement, se laisser ravir, au risque de se perdre. 
Arrêt, relance. Sidération, trouvaille. Torpeur, éveil. Immobilité, mobilité. 
Une pensée qui se voudrait constamment agile, qui ne ferait pas l'épreuve de son échec, une intelligence qui redouterait la bêtise, une parole qui ne serait jamais défaillante ignoreraient ce qui est à l'origine de la pensée, de l'intelligence, de la parole : ce que je nomme le temps de l'infans ou le silence des commencements."
J.-Pontalis Fenêtres, Gallimard, 2000, pp.28-29

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Cet "arrêt" en vue d'une "relance", comme dit le texte que vous citez, je le vois comme une promesse de bonheur. A rapprocher de la "kénose" des théologiens? De la pause sabbatique prescrite dans le Décalogue (que je lis lui aussi comme une promesse de bonheur)? De la halte dominicale si chère aux Réformateurs (eux aussi experts en libération vivifiante)?

Heureuse journée à vous
Dominique

Alkaly Cissé a dit…

Dominique, ce n'est pas une flatterie, j'admire sincèrement votre science, distillée au compte-gouttes sans doute par modestie; je sens que vous avez à dire plus que vous ne montrez!
"Le silence des commencements", c'est le possible en gestation, après le choc de la remise en question, après le deuil…, avant d'autres risques…!
Le possible du bonheur, pourquoi pas alors ?
Le texte de Pontalis ouvre à tout ça, je crois.
j'espère que d'autres bloggueurs vont venir alimenter la réflexion.
Alkaly

Anonyme a dit…

Bonjour Alkaly, quant à moi les autres bloggueurs ne me manquent pas, je suis heureuse de vous avoir comme interlocuteur – à vous le premier, si vous le voulez bien, de laisser tomber le « compte-gouttes », comme vous dites joliement, et « d’ouvrir les écluses » (du ciel – comme dit la Bible), je veux dire celles de la Parole : car je suis sûre que vous aussi avez beaucoup plus à dire que cette partie visible de l’iceberg :« le possible en gestation, après le choc » (…) après le deuil, avant d’autres risques » ? pour moi c’est comme un titre dont on attend avec joie le développement – j’ai envie de vous lire
Dominique
anonymedominique@aol.com

 Nous sommes au téléphone depuis une dizaine de minutes, je ne suis pas du tout à l'aise : —Attends s’il te plaît, lui dis-je, donne-moi...