Chaque matin au réveil, comme un rituel, je lis quelques pages de mon livre de chevet du moment. Ce temps à part apaise d'emblée mon rapport au monde. Aujourd'hui, je suis avec cette phrase lue dans Carnet de notes (1) de Pierre Bergounioux : "La mort délaisse qui s'en désintéresse", phrase dont je conteste d'abord le bien fondé même après relecture. De fait, la suite lui donne raison : "Un Boxer (2) continue de lire dans la longue file des condamnés qui avance, pas à pas, vers le lieu du supplice. Lorsque son tour vient, on l'épargne." Je souris, le doute disparaît.
Je poursuis ma lecture : "Michelet évoque un fait comparable, sous la Terreur. Un noble marche en lisant, lui aussi, à l'échafaud. Avant de se coucher sous le couperet, il glisse un signet à la page lue et referme le volume."
Lui aussi sera épargné!
Alors, mes amis, au-dessus de tout et par-dessus tout, avant tout autre activité de la journée, dans le calme et le silence, visons à l'essentiel: la Lecture! Bonne journée.☺️
(1) Pierre Bergounioux, Carnets de notes 1980-1990, Verdier, 2006, p. 24
(2) Utilisé avec une majuscule (Boxer) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.
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