Mais, sans savoir pourquoi, peut-être pour retarder le moment de l'écriture ou simplement pour me changer les idées, j'ai plongé dans "L'Espace furieux" de V. Novarina. Livre que j'ai commencé depuis longtemps et que je ne suis pas du tout pressé de terminer, et que je lis toujours avec le même dépaysement, le même étonnement et à chaque fois avec autant de plaisir. Je sais, certains de mes amis n'aiment pas Novarina, ils le trouvent hermétique, trop abstrait (et pourtant, ils continuent à le lire!). Moi, j'aime la musique de ses phrases, le côté absurde aussi des choses de la vie qu'il décrit avec une certaine délectation…
Bref, en lieu et place de ma propre réflexion, je cours le risque (non calculé) de vous donner à lire un passage de L'espace furieux. C'est mon choix du jour, et j'en profite pour vous inviter à vous procurer le livre aux éditions P.OL.
"Le temps n'a plus aucun instant à passer avec nous.
La vie n'a plus aucun instant à penser à nous.
Même le présent n'a plus le temps d'être avec nous.
Le futur est arrivé sans qu'on prenne garde à soi.
Passé s'est terminé sans qu'on ait su pourquoi.
Il faut que je me crève en rêve quelque chose dans la tête que j'ai en trop depuis le premier instant de ma pensée émise.
Si quelqu'un venait, dans moi, à ma place, je ne serais pas digne de lui lacer ses souliers.
J'hésite à partir d'ici.
J'arrive plus à mettre les pieds hors d'ici.
Les plafonds sont au sommet.
J'arrive plus à mettre les deux pieds dans la même mentalité.
J'arrive plus à mettre mes pensées en idées.
Mes deux pensées pensent, chacune de son côté.
J'arrive plus à garder les mains à la place du tronc.
Ma tête est imminente. Je vais passer lui laisser la suite…"
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